La deuxième mort du Dr Galipeau

Publié le 11/01/2016
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On l’enterre demain mais dans le film qui nous intéresse ici, il est déjà mort.

En Léon Galipeau, rôle phare du « Viager » (Pierre Tchernia, 1972), Michel Galabru cassait sa pipe au bout de quelques bobines.

Le scénario du film, signé René Goscinny, reposait tout entier sur une erreur de diagnostic.

Le patient ? Louis Martinet (Michel Serrault), 59 ans, célibataire sans attache mais propriétaire d’une charmante petite maison au bord de la Méditerranée. Le praticien ? Notre Galipeau, donc, qui à l’auscultation ne donne (en son for intérieur) pas plus de deux ans à vivre à son malade « usé ». Généraliste mais roué, l’homme persuade ses proches d’acquérir en viager la bicoque du malade.

« Faites-moi confiance… », susurre Galipeau avec toute la suavité dont Galabru sait faire preuve. Mais les années passent. Martinet empoche ses rentes et jamais ne calanche, même quand les Galipeau s’emploient à aider un peu le destin. Pis, chacune de leurs tentatives se retourne contre eux et la famille acquéreuse porte en terre membres après membres. À commencer par le bon docteur, qui succombe à une belle crise cardiaque en plein tribunal. Magie du cinéma, son interprète lui aura survécu plus de quarante ans.

K. P.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9461