La saison n’est pas brillante, disons-le. On essuie de nombreuses déceptions et s’il faut déblayer pour vous les agendas, avouons qu’il n’y a aucune urgence à aller voir aux Variétés « le Plus Beau dans tout ça », la pièce de Laurent Ruquier, qui sait forcément qu’il a rédigé une piètre copie, laquelle oblige le très talentueux Régis Laspalès à faire le pitre sur le vide. Au Théâtre de Paris, la production très cossue de « Palace », mise en scène de Jean-Michel Ribes, qui signe les textes avec Jean-Marie Gourio, déçoit. Les comédiens doués et engagés de toutes leurs forces dans le spectacle, dansent, jouent, certains chantent, et très bien, sur une musique enregistrée. Les chorégraphies sont toniques et bien exécutées. Mais les textes ne sont pas assez musclés.
Mieux vaut applaudir Michel Sardou, qui, lui, respecte avec modestie son public en jouant « N’écoutez pas mesdames »de Sacha Guitry à La Michodière. Il est très bien entouré, les costumes de Michel Dussarat sont magnifiques, et la mise en scène de Nicolas Briançon est fine et loyale. Mieux vaut, également, aller revoir à l’Espace Cardin un très grand classique de Molière, « le Misanthrope », mis en scène par Alain Françon, avec Gilles David dans le rôle-titre et une distribution magistrale, dont Marie Vialle dans la partition de Célimène.
Un peintre tourmenté
Nous avons retenu deux spectacles pas faciles, à première vue, mais qui comblent les amateurs de théâtre. Au Montparnasse (1), « Rouge », une pièce de l’Américain John Logan adaptée par Jean-Marie Besset à propos d’un épisode de la vie du grand peintre américain originaire d’Europe de l’Est Mark Rothko (1903-1970). Dans son atelier, (scénographie de Jacques Gabel, lumières Joël Hourbeigt), l’artiste travaille à une commande très importante. C’est Niels Arestrup qui incarne cet homme tourmenté de toute sa force et sa sensibilité, face à un jeune aide, l’excellent Alexis Moncorgé. Bataille avec le sens, avec le ciel, avec le quotidien, avec ce qui nous dépasse. Un face-à-face très puissant, dense, émouvant. Grand jeu virtuose non dénué d’éclat et de sourires.
Autre proposition excellente, la mise en scène sobre et ferme de « Pour un oui ou pour un non » de Nathalie Sarraute par Tristan Le Doze. Il dirige son père, Gabriel Le Doze, et Bernard Bollet, qui s’affrontent sur le plateau de la Manufacture des Abbesses (2). Anne Plumet et Rémy Jouvin sont les voisins appelés à la rescousse alors qu’une longue amitié est pulvérisée sous un prétexte qui paraît futile mais qui laisse sourdre du venin. Les deux comédiens principaux sont remarquables. La gravité mais aussi l’humour sont au rendez-vous. Un moment à savourer.
(1) Jusqu’à début janvier, à 21 heures du mardi au samedi, 16 heures le dimanche. Durée 1 h 40. Tél. 01.43.22.77.74, www.theatremontparnasse.com
(2) Jusqu’au 23 novembre, du jeudi au samedi à 19 heures. Durée 1 h 10. Tél. 01.42.33.42.03, www.manufacturedesabbesses.com
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