Une équipe AP-HP, INSERM et Sorbonne Université a montré qu'un programme de renforcement musculaire spécifique permet de compenser la perte de force musculaire engendrée par une opération de chirurgie bariatrique. Cette étude, parue dans « Obesity », s'inscrit dans « une volonté d'optimiser le suivi des patients ayant bénéficié d'une telle chirurgie », indique au « Quotidien » le Pr Jean-Michel Oppert (service de nutrition de la Pitié-Salpêtrière), premier auteur de l'étude.
« Si l'importance d'une alimentation équilibrée et de la prévention des carences en vitamines est aujourd'hui bien comprise en post-chirurgie, le rôle de l'activité physique est moins connu », estime le nutritionniste.
Compenser les effets défavorables
La chirurgie bariatrique présente de nombreux bénéfices : perte de poids, diminution des comorbidités, réduction à long terme de la mortalité… Toutefois, « elle entraîne également des effets défavorables, comme la perte de la force musculaire », note le Pr Oppert. Or, une force musculaire satisfaisante est associée à un moindre risque de maladie cardiovasculaire.
Au total, 76 femmes ayant eu recours à un bypass en Y ont été suivies pendant 6 mois. Une population ciblée que le Pr Oppert justifie : « Dans la population générale, l'obésité concerne autant les femmes que les hommes, mais dans les services spécialisés, nous rencontrons surtout des femmes. Par ailleurs, le bypass en Y est l'intervention bariatrique la mieux connue à ce jour, et dont l'efficacité à long terme est bien démontrée. »
Toutes les femmes ont reçu des conseils généraux sur l'alimentation et l'activité physique (suivi standard). Elles ont été randomisées en trois groupes : le premier groupe a eu un suivi standard, le deuxième un apport en protéines de petit lait (sous forme de poudre à diluer) en complément et le troisième un apport en protéines associé à un programme de renforcement musculaire.
Renforcer les principaux groupes musculaires
« Nous n'avons pas étudié l'effet du renforcement musculaire seul, sans apport protéique, car cela n'a pas de sens d'un point de vue physiologique : pour prendre en masse musculaire, il est nécessaire d'avoir un apport protéique suffisant. Les protéines de lait, rapidement absorbées, sont connues pour favoriser l'anabolisme musculaire », précise le Pr Oppert.
Le programme de renforcement, basé principalement sur le renforcement des principaux groupes musculaires, consistait à effectuer 1 h d'exercice trois fois par semaine sous la supervision d'éducateurs sportifs.
Le critère principal de l'étude, le changement de la masse maigre 6 mois après la chirurgie, n'a pas été atteint (p = 0,899), puisque la perte était identique entre les trois groupes.
Toutefois, les femmes ayant suivi l'entraînement ont vu une augmentation de leur force musculaire au niveau des membres inférieurs (de +43 % contre +16 % et +8 % pour le groupe contrôle et le groupe apport protéique respectivement).
La perte de la masse grasse et les capacités aérobie étaient améliorées, mais identiques pour tous les groupes. « Ces résultats témoignent des bénéfices de la chirurgie bariatrique », note le Pr Oppert.
« Il s'agit de premiers résultats à court terme. Nous allons revoir ces patientes à 5 ans pour des analyses à plus long terme et donc à distance de l'opération », conclut le Pr Oppert.
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