Sclérose en plaques

La pratique sportive est recommandée

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Publié le 07/05/2018
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

La pratique du sport par les patients atteints de sclérose en plaques a longtemps été l’objet de débats.

Cependant, des études récentes montrent que l'activité physique et même le sport ne sont pas délétères. Bien au contraire, ils peuvent être bénéfiques s’ils sont adaptés. En effet, ils exercent des effets favorables sur le plan cardiovasculaire et le conditionnement à l’effort, mais aussi sur les troubles de l’équilibre et le périmètre de marche. Ils aident ainsi les patients atteints de sclérose en plaques à améliorer leur équilibre, leur résistance à la fatigue, leur mobilité et leur qualité de vie (1).

Or, au cours de la SEP, l'arrêt de la pratique physique survient souvent très tôt. Le plus souvent, l'arrêt de la pratique s’explique par les incapacités liées à la maladie ou par la fatigue.

Mais la crainte d'aggraver le handicap constitue une source habituelle de limitation des activités, voire de leur arrêt dans certains cas. En effet, si dans le cadre de tests physiques, les sujets atteints de SEP adoptent une attitude de défi devant les difficultés et désirent effectuer des performances, dans la vie quotidienne, ils mettent en place des stratégies permettant de limiter les activités afin d’éviter un surcroît de fatigue ou une aggravation des symptômes. À long terme, cette limitation d’activité physique entraîne un déconditionnement général et majore le handicap.

Un entretien physique au long cours

Il est donc essentiel d’amener les patients atteints d’une pathologie chronique comme la SEP, à pratiquer une activité physique mais aussi à s’entretenir physiquement au long cours. Différents travaux ont permis d’identifier les freins à l'activité physique chez ces patients, ainsi que les leviers susceptibles de leur faciliter la pratique des sports. Tous ces facteurs sont modifiables à condition de s'y intéresser (2). Les principaux éléments mis en évidence sont la fatigue, le manque de motivation, le manque de temps et les incapacités liés à la maladie. Les barrières d'ordre social et environnemental sont également à connaître (coût des activités, manque d'accessibilité des structures et d'encadrement spécialisé, éviter les rappels à l'ordre : « n'en fait pas trop… »). Il en va de même des leviers favorisant la pratique sportive, comme les stratégies de gestion de l'effort, le support social ou le regard des autres.

Un coaching spécifique, inspiré des pratiques en vigueur dans le domaine sportif, pourrait constituer une des solutions. Cet accompagnement est destiné entre autres à optimiser le potentiel des sujets. Il doit être spécifique dans le cas de la sclérose en plaques en raison des symptômes susceptibles de gêner l’activité physique, des freins et leviers dans cette pathologie. Par ailleurs, depuis mars 2017, les praticiens peuvent prescrire une activité physique chez leurs patients atteints de SEP. Le plan national « Sport, santé, bien-être » prévoit un financement multiple par les collectivités territoriales, les mutuelles ou des associations de patients.

* Service de médecine physique et réadaptation fonctionnelle, hôpital Saint Philibert, Lomme 
1. Donzé C, et al. The Practice of Sport in Multiple Sclerosis: Update.Curr Sports Med Rep 2017; 16(4): 274-9.
2. Guyot MA, Donzé C. Coaching sportif et sclérose en plaques. Pratique Neurologique - FMC 2016; 7(1): 40-4.

Dr Gérard Bozet

Source : Le Quotidien du médecin: 9663