* Récompensé par un Oscar pour le rôle d’Otis « Bad » Blake, une légende vieillissante plus vraie que nature de la country music, dans le film « Crazy Hart », de Scott Cooper (2009), Jeff Bridges, 61 ans, acteur qui est aussi chanteur et guitariste, vient d’enregistrer un disque éponyme (Blue Note/EMI). Il a été réalisé sous la supervision de T-Bone Burnett, producteur, musicien et parolier du film, ami des plus grands comme Bob Dylan, Elvis Costello et B.B. King, et également de l’acteur depuis plus de trente ans. Le personnage et la voix quelque peu ronchonne, voire grommelante, s’accordent parfaitement aux compositions, dont quatre du leader, qui fleurent bon toute la nonchalance et la douceur de vivre du Sud des États-Unis. La planète country française appréciera et remerciera Jeff Bridges pour son coup de pouce à une musique trop souvent négligée.
* Lousiana Red, de son vrai nom Iverson Minter, est un second couteau du blues, dont la figure est pourtant attachée à la légende. Né en 1932 dans l’Alabama, le guitariste/harmoniciste/chanteur et compositeur a fait ses premières armes auprès de John Lee Hooker, Champion Jack Dupree et Lightnin’ Hopkins dans les années 1950, après avoir été promené d’orphelinat en orphelinat dans sa jeunesse (sa mère meurt d’une pneumonie à sa naissance, son père est lynché par le Ku Klux Klan alors qu’il est âgé de 5 ans). Installé en Allemagne depuis plus de trois décennies, il vient de graver, à Memphis (Tennessee), « Memphis Mojo » (Ruf Records/Socadisc), en compagnie du Little Victor’s Juke Joint. Toute l’âme du blues urbain, avec ses sonorités rugueuses, ses rythmes marqués boogie et ses riffs de guitares, est ici concentrée avec passion par un vétéran.
* Comme Louisiana Red et de nombreux autres bluesmen noirs américains, Big Daddy Wilson, originaire de la Caroline du Nord, a trouvé une sorte de refuge en Europe, plus précisément en Allemagne, où il a fait son service militaire. Comme Louisiana Red, il fait partie de l’écurie du label Ruf (Socadisc), dont il est l’un des piliers. En fait, le chanteur et guitariste a découvert le blues et le gospel à l’issue de son engagement dans l’armée et à son retour en Allemagne, où il s’est marié. « Thumb A Ride », son dernier CD, porte à la fois la marque profonde du blues mais aussi son intérêt pour une musique plus proche parfois du country blues, d’autant que toutes les compositions sont personnelles ou écrites en trio (avec Jochen Bens et Michael van Merwyk, guitares). Un parfum de Delta du Mississippi sans les racines.
* Natif du Delaware, où il a vu le jour voici un peu plus de soixante ans, George Thorogood est un guitariste/chanteur de blues rock qui s’est fait connaître grâce à ses reprises de tubes de Hank Williams, John Lee Hooker, Elmore James ou Bo Diddley, à la tête de son groupe, The Destroyers. Dans son dernier opus, « 2120 South Michigan Avenue » (Capitol/EMI), il rend hommage à l’un des plus importants labels spécialisés dans l’histoire du blues et du rock’n’roll : Chess Records, des frères Leonard et Phil Chess. D’abord, le titre du CD correspond à l’adresse de la maison de disques à Chicago. Ensuite, le répertoire passe en revue les compositions de certaines des figures emblématiques du label, comme le célèbre songwriter/producteur et contrebassiste Willie Dixon, mais aussi Chuck Berry, J. B. Lenoir et Muddy Waters, héros du guitariste. Avec comme invités, notamment, Buddy Guy (guitare) et Charlie Musselwhite (harmonica). En un mot, du blues, du vrai, solide, rugueux, musclé, trépidant et fidèle à la légende de la Windy City.
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