À chacun ses « incontournables » de la rentrée. En voici quelques-uns, tous auteurs multiprimés. Philippe Besson crée l’événement avec la parution, dans trois jours et sans que l’on ne sache rien du contenu, d'« Un personnage de roman » (Julliard), un récit qui retrace la trajectoire d’Emmanuel Macron depuis les débuts de sa campagne en vue de l’élection présidentielle et jusqu’à sa victoire.
L’histoire de vengeance intitulée par Sorj Chalandon « le Jour d’avant » (Grasset) se déroule quarante ans après qu’un coup de grisou a tué un homme et que son frère, désormais sans attache, revient au pays.
Dans « Zabor ou Les psaumes » (Actes Sud), l’ancien journaliste algérien Kamel Daoud (Goncourt du premier roman pour « Meursault, contre-enquête »), montre comment un orphelin de mère, ignoré par son père, cherche des réponses dans les livres et l’écriture.
Quatre ans après son prix Médicis pour « Il faut beaucoup aimer les hommes », Marie Darrieussecq met en scène, dans « Notre vie dans les forêts » (P.O.L.), une ancienne psychothérapeute qui vit cachée avec d’autres et leurs clones dans la forêt, loin d’un monde menaçant et qui les traque.
« Ils vont tuer Robert Kennedy » (Gallimard) est la contre-enquête, via Marc Dugain, d’un professeur d’histoire canadien sur l’assassinat du président américain, qu’il pense lié à la mort brutale de ses deux parents en 1967 et 1968.
« De l’influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles » (Albin Michel) concerne un personnage créé par Jean-Michel Guenassia, un jeune homme de 17 ans androgyne, élevé par deux femmes et en quête de la mystérieuse identité de son père.
Philippe Jaenada s’est intéressé au parcours d’Henri Girard, accusé en 1941 d’avoir assassiné son père, sa tante et leur bonne, finalement acquitté, exilé, et qui a publié sous le pseudonyme de Georges Arnaud « le Salaire de la peur ».
Fidèle au rendez-vous de la rentrée d’automne, Amélie Nothomb traite, dans « Frappe-toi le cœur » (Albin Michel), d’une « histoire d’amour filiale ratée », l’amour désespéré d’une fille pour sa mère qui la jalouse.
Signé Véronique Olmi, « Bakhita » (Albin Michel) est l’histoire romancée d’une enfant du Darfour enlevée par des négriers musulmans à l’âge de 7 ans, en 1869, esclave jusqu’à son rachat par le consul d’Italie à 14 ans, devenue religieuse et qui sera canonisée.
Dans « La Fontaine, une école buissonnière » (Stock), l’académicien Erik Orsenna offre un portrait décalé du fabuliste et une promenade inédite dans son œuvre riche de 240 fables et 60 contes.
Après le très remarqué « l’Amour et les forêts », Éric Reinhardt donne, avec « la Chambre des époux » (Gallimard), un récit inspiré de son expérience personnelle, où un compositeur de musique joue chaque soir, à la demande de sa femme malade d’un cancer, un morceau de l’œuvre qu’il compose.
Les « Mécaniques du chaos » (Grasset), de Daniel Rondeau, est un thriller géopolitique en forme de roman polyphonique. Il nous entraîne dans différents pays de la Méditerranée, en Afrique, dans les banlieues françaises comme aux portes du pouvoir, pour mettre en lumière les ferments du terrorisme.
Comment retrouver notre part d’humanité quand la vie nous a entraînés dans l’envie, la perversion, l’indifférence et le crime, est le sujet des quatre nouvelles d’Éric-Emmanuel Schmitt réunies dans « la Vengeance du pardon » (Albin Michel).
Des montagnes de Kabylie en 1930 à Paris aujourd’hui, Alice Zeniter dénoue, dans « l’Art de perdre » (Flammarion), à travers le questionnement d’une petite-fille de harkis, l’écheveau d’une histoire familiale qui ne lui a jamais été racontée…
Drames sans frontières
Les romans de l’automne sont marqués par la réalité quotidienne et les questions de société. Les attentats et leurs conséquences, l’état d’urgence, les mesures sécuritaires sont souvent évoqués, de même que les problèmes résultant de la dégradation de l’environnement ou la crise des migrants, les questions identitaires qui en découlent (avec notamment de nombreux livres sur l’Algérie). Les thématiques du départ et de l’errance, avec comme espoir un retour aux origines, étant particulièrement nettes dans les premiers romans.
La vision des écrivains étrangers (191 traductions) n’est pas plus optimiste, qui multiplie les romans dystopiques pour avertir de la noirceur du monde que nous préparons, tandis que les jeunes auteur(e)s revendiquent haut et fort leurs racines.
Le programme éditorial aligne nombre de grands noms. Ainsi Margaret Atwood avec « C’est le cœur qui lâche en dernier » (Robert Laffont), une satire de nos travers aussi hilarante qu’inquiétante. Don DeLillo avec « Zéro K. » (Actes Sud), sur les mirages de l'immortalité. Han Kang (Man Booker Prize 2016 pour « la Végétarienne ») avec « Leçons de grec » (Le Serpent à Plumes), sur la résilience et au-delà. Jim Harrison avec « Dernières nouvelles » (Flammarion), les trois derniers textes écrits avant sa mort. Daniel Mendelsohn avec « Une odyssée - Un père, un fils, une épopée » (Flammarion), sur la filiation et la transmission. Le prix Nobel Orhan Pamuk avec « Cette chose étrange en moi » (Gallimard), le roman d’Istanbul entre 1969 et 2012. Et aussi Colson Whitehead avec « Underground Railroad » (Albin Michel), le parcours d’une esclave aux États-Unis, coup de cœur de Barack Obama et National Book Award 2016…
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