En marge de la Ryder cup

Le golf a un réel bénéfice sur la santé

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Publié le 27/09/2018
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Crédit photo : AFP

C’est en 2009 qu’une étude suédoise met en évidence, de façon frappante, les premiers bénéfices du golf sur la santé : les joueurs, montre-t-elle, ont en moyenne 5 ans d’espérance de vie de plus que la population générale.

L’étude est robuste. Elle est fondée sur une cohorte de plus de 300 000 golfeurs suédois dont l’âge et le profil socio-économique, surtout, sont identiques à ceux de la population générale. Car, en Suède, le golf n’est pas un sport considéré comme élitiste : il brasse toutes les catégories de population. « À partir de là, de très nombreuses études ont montré les bénéfices du golf sur la santé », raconte le Dr Olivier Rouillon, médecin fédéral national de la Fédération française de golf.

L'étude menée par Andrew Murray et ses collaborateurs, spécialistes anglo-saxons de santé publique, de médecine du sport ou encore des traumatismes, l'a confirmé. Ces derniers ont réalisé une première sélection de 342 études sur les effets du golf sur la santé, dans la littérature scientifique. Ils se sont ensuite joints à 25 contributeurs issus de la Conférence internationale sur le golf et la santé, tenue en 2018. L’ensemble du panel a analysé les résultats des études afin de faire émerger les critères santé autour desquels les eperts étaient le plus d’accord. Le consensus a été trouvé grâce à une méthode Delphi.

Bénéfice cardio-vasculaire

« Outre l’effet sur l’espérance de vie, le golf a ainsi un impact cardio-vasculaire : une étude menée sur un groupe de personnes sédentaires devenues golfeuses a montré une diminution du niveau de cholestérol, du rapport HDL/LDL, de la tension artérielle », explique le Dr Rouillon. Ce sport a également des avantages ostéoarticulaires. « Idéal dans la prévention de l’arthrose, il maintient voire développe la force musculaire, la souplesse et surtout la proprioception car le joueur essaie de mettre en permanence le club au même endroit. Sur ce critère, le golf s’est même montré meilleur que le Tai-Chi », souligne le médecin. Des études ont encore noté un impact positif sur le vieillissement cognitif, la gestion du stress et la socialisation.

Malgré ces avantages, le nombre de joueurs en France stagne à 420 000 licenciés (profil type : homme, CSP +, âgé de 51 ans en moyenne). Ce « plafond de verre, note le Dr Rouillon, est sans doute lié à l’image de ce sport jugé élitiste et cher alors qu’il l’est beaucoup moins que le tennis ou le ski. Le golfeur dépense entre 250 et 1 200 euros par an. Et l’équipement peut durer des années ».

Pour promouvoir le golf, une Fondation mondiale a été créée. C’est elle qui a financé le travail d'Andrew Murray et de ses collaborateurs. Lesquels en tirent en outre de nombreuses recommandations. Parmi celles-ci, « les golfeurs devraient jouer au moins 150 minutes par semaine, privilégier la marche sur le green plutôt que l’utilisation de la voiturette ». Les décideurs politiques quant à eux « devraient promouvoir la pratique du golf », notamment « envers les groupes ayant une faible activité physique (les personnes âgées par exemple) ». Pour le Dr Rouillon, un autre levier serait de donner aux joueurs la possibilité de faire des parties plus courtes, sur 9 trous au lieu de 18 : « tout le monde ne peut y consacrer 4 heures d'affilée ».

Sophie Coisne

Source : Le Quotidien du médecin: 9689