Volvo S90 et V90

Le Premium à la suédoise

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Publié le 24/10/2016
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En 2010, à la faveur de son rachat à Ford par le groupe chinois Geely contre 1,8 milliard de dollars, Volvo était un monstre aux pieds d’argile. Moins d’une décennie plus tard, la marque revit. Et sa rivale domestique, Saab, a disparu, coulée par General Motors.

En prenant le contrôle de Volvo, les Chinois avaient une idée en tête : puiser dans la banque de données technologiques maison, adapter de nouvelles plateformes, réinventer une gamme en faisant vibrer la corde sensible du luxe et de la sécurité. Coût de l’opération : 11 milliards de dollars. Plus ou moins annoncée comme le mariage de la carpe et du lapin, cette association a finalement pris corps. Ainsi, sur les huit premiers mois de l’année 2016, les ventes de Volvo ont bondi de 12,5 %. En fin d’exercice, elles devraient atteindre 550 000 unités. Un score certes modeste, confirmant cependant qu’il y a une vie à l’ombre de Mercedes, BMW et Audi.

Les chiffres de vente du XC90 (100 000 unités dans le monde), cumulés à la bonne tenue des XC60, V40 et V60, valident donc la stratégie décidée il y a six ans. Le lancement de la berline S90 et du break V90, l’apparition de systèmes innovants, tels le Power Pulse, qui booste les reprises et la puissance à bas régime, la détection des animaux de grande taille, l’émergence de la conduite semi-autonome, les projets d’électrification, l’engagement pris en matière de sécurité (ni blessé grave, ni mort à bord d’une Volvo à l’horizon 2020) sont autant de signes forts envoyés au client du haut de gamme.

L’abandon des motorisations 5 et 6 cylindres au profit des 4 cylindres, simple ou double turbo, moins énergivores et polluants, n’a donc pas nui à la crédibilité de la marque. Avec les S90, V90 et V90 Cross Country, Volvo s’apprête à achever un cycle produit dont l’ultime étape concernera la série 40 équipée de moteurs trois cylindres, conçue sur la plate-forme CMA, sœur jumelle de la SPA, socle de la gamme 90.

Diesel ou essence, le break 90 perpétue une tradition vieille de 60 ans. Le raffinement intérieur, la richesse de la dotation (la chaîne hi-fi Bowers et Wilkins est une pure merveille), le filtrage des bruits, la sécurité, le confort, la douceur de conduite et le volume de chargement font du V90 un vrai break de chasse moderne et efficient. Seuls les prix ont tendance à tempérer l’ardeur de certains acheteurs. Ce qui est vrai pour les Allemandes l’est aussi pour les Suédoises ! 

 

 

 

Jacques Fréné

Source : Le Quotidien du médecin: 9528