Jean Sebastien Bach raconté par son épouse Anna Magdalena

Le quotidien d'un génie

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Publié le 08/07/2022
Voici rendu à son auteur, la musicologue Esther Meynell, un écrit célèbre depuis sa parution anonyme en 1925. La vie quotidienne de Jean Sébastien Bach racontée d’une plume pétrie d’amour et d’admiration par son épouse Anna Magdalena.

La vie de Johann Sebastian Bach (1685-1750), considéré par beaucoup comme le plus grand compositeur de tous les temps, est aujourd’hui parfaitement documentée. À nos yeux, la bible reste l’imposant ouvrage « Musique au Château du Ciel » (Flammarion, 760 p.), du chef britannique Sir John Eliot Gardiner, qui a consacré une année de sa vie à jouer les Cantates du Cantor de Leipzig dans toute l’Europe et a dirigé les Archives Bach de Leipzig. En France, Gilles Cantagrel lui a consacré quelques ouvrages de référence, dont, récemment, « Sur les traces de Jean Sébastien Bach » (Buchet-Chastel, 496 p.), qui permet de suivre le compositeur dans tous les lieux où il a vécu et exercé (un parcours très limité dans le cœur de l’Allemagne, la Thuringe), de répondre à beaucoup de questions fréquemment soulevées sur sa vie et surtout de combattre nombre d’idées fausses répandues au cours des siècles, grâce aux progrès immenses de la recherche musicologique.

Avec « la Petite Chronique d'Anna Magdalena Bach » (Libretto, 176 p., 8,10 €), on est au cœur même de la vie de Bach. L'ouvrage apocryphe, paru anonymement en Angleterre et en Allemagne et traduit dans de nombreuses langues, a connu un succès immense. Ce n’est que dans les années 1930 que fut révélée l’identité de son auteur, la musicologue anglaise Esther Meynell, qui, parlant en lieu et place d’Anna Magdalena, a rédigé le plus émouvant des récits sur le compositeur. Une plongée dans la famille Bach, racontée par le menu par cette épouse dévouée et admirative qui consacra chaque seconde de sa vie à ce grand génie de la musique, jusqu’à la mort de ce dernier en 1750. Aucune musicologie, uniquement des détails permettant de donner un aspect plus humain à la figure austère que renvoient les quelques portraits officiels. Et quel père ! Déjà sept enfants de son premier mariage et treize autres avec Anna Magdalena. Un foyer vivant d’amour et vibrant de musique. Une lecture facile et réconfortante.

Olivier Brunel

Source : Le Quotidien du médecin