Une exposition à Paris

Les Anglais de l'âge d'or

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Publié le 12/09/2019

Le Musée du Luxembourg propose, en partenariat avec la Tate Britain, l’âge d’or de la peinture anglaise. L'occasion de découvrir la richesse créative d'artistes, de Reynolds à Turner, peu présents dans les collections françaises. À voir aussi au Louvre des dessins contemporains de cette période

Gainsborough, « Lady Bate-Dudley », vers 1787

Gainsborough, « Lady Bate-Dudley », vers 1787
Crédit photo : TATE, LONDON

Au musée du Luxembourg (1), jusqu'au 16 février, « l'âge d'or de la peinture anglaise ». Tout commence avec la création en 1768 de la Royal Academy, qui souhaite prodiguer un enseignement classique. Sous le règne très prospère de George III (1760-1820), tandis que l'Angleterre s’affirme sur la scène internationale, une société bourgeoise nouvelle favorise le développement des arts.

Joshua Reynolds, président de la nouvelle académie, et Thomas Gainsborough, tous deux peintres du roi, s’imposent dans le domaine du portrait, le premier dans la tradition classique, le second avec plus de liberté dans la pose et une peinture plus fluide. Avec Johan Zoffany et George Romney, le genre trouve toute sa diversité, avec une recherche d’intimité et les portraits de groupe (conversation piece), où la famille se trouve réunie. Chez Stubbs, les animaux, chiens et chevaux sont très présents. Thomas Lawrence, avec son travail sur la couleur, annonce le romantisme.

La peinture de paysage devient un genre très prisé, avec le picturesque, qui met en scène la variété et le dynamisme de la campagne, jusqu’à devenir un manifeste identitaire, auquel s’adonnent Wilson, Constable, Turner. Le genre sera révolutionné par les taches, aplats, lavis de l’aquarelle, avec les Cozens, père et fils, Francis Towne, Thomas Girtin, et la création d’une société propre. L’exotisme fait son apparition avec les grands peintres voyageurs, Zoffany, Thomas Daniell, William Hodges, qui montrent avec un énorme succès des paysages de l’Inde et de l’Antarctique.

La peinture d’histoire n’est pas en reste, mais elle est révolutionnée par les sujets fantastiques de Fuseli et Blake, inspirés de Shakespeare ou Milton, et dramatiques de Martin (« La Destruction de Pompéi et d'Herculanum »). Turner (1775-1851), tant à l’huile qu’à l’aquarelle, témoigne de l’évolution et de la diversité de cette peinture anglaise si novatrice.

Les dessins du Louvre

Au Louvre (2), jusqu’au 30 septembre, Antoine-Jean Gros (1771-1835), élève de David, peintre de l’épopée napoléonienne, qui assure la transition entre classicisme et romantisme. Et aussi une centaine de dessins italiens de Raphaël, Michel-Ange, Titien, Véronèse, les Carrache, Guido Reni, Guerchin, parmi les 9 600 feuilles de la collection Mariette.

Le marchand d'estampes fut l'un des premiers à classer les dessins par foyer de création et par période. Il les présentait tous de la même façon, sur le même papier bleu, avec toujours le nom de l’artiste, la marque de sa collection. Pierre Rosenberg en a établi le catalogue raisonné.

L'ancien président-directeur du Louvre vient par ailleurs de donner au Département des Hauts-de-Seine sa collection personnelle de 2 000 dessins du XVIIe siècle et de 900 tableaux d'artistes du XVIIe à nos jours. Il s'agit d'établir à Saint-Cloud, au sein de la Caserne Sully, un musée d'art consacré au XVIIe, qui sera aussi un centre de recherche en lien avec l'Université de Nanterre.

 

 

 

 

(1) www.museeduluxembourg.fr

(2) www.louvre.fr

 

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin