Les grandes manœuvres

L'annonce a fait sensation : Amazon, Facebook, Google, IBM et Microsoft ont établi un « Partnership on Artificial Intelligence to Benefit People and Society ». Il prendra la forme d'une organisation à but non lucratif qui « mènera des recherches, recommandera de bonnes pratiques, et publiera les résultats de ses recherches sous une licence ouverte ». L'éthique se veut donc au cœur du projet, ainsi que l'information du public en toute « transparence » sur ce qu'est l'IA et les réalisations qui en découlent.

Nouvel exemple de l'intrusion de l'intelligence artificielle dans notre quotidien, le lancement de l'application de messagerie Google Allo (Android et iOS)… et la polémique qu'elle suscite, puisque l'IA, intégrée pour donner des résultats de plus en plus pertinents, s'appuie sur les conversations qui seront sauvegardées sur les serveurs de Google pour une durée quasi illimitée.

Google vient par ailleurs de lancer Trips, une appli (Android et iOS) pour organiser ses voyages et, sur place, accéder à toutes les informations nécessaires, en se fondant sur les recommandations des internautes et sur les centres d'intérêt de l'utilisateur déduits par Google. Et pas besoin de connexion si l'on télécharge le voyage avant le départ. Deux cents villes sont actuellement passées au crible.

On ne s'appesantira pas sur le « problème technique » qui a contraint Facebook de s'excuser après que son Marketplace, qui permet aux particuliers (de plus de 18 ans) de vendre et acheter des objets entre eux, a fait fleurir des propositions de drogue, d'armes et autres services illégaux en tout genre. Une erreur de lancement qui, promet-on, ne devrait plus se reproduire…

Amazon n'est pas inactif, qui vient d'ouvrir une boutique en ligne proposant plus de 80 000 produits artisanaux (amazon.com/handmade) et a annoncé l'implantation d'au moins trois datacenters en région parisienne en 2017, pour les clients français d'Amazon Web Services. Avantages : leurs données seront stockées et traitées dans l'Hexagone et le temps de latence sera réduit. Le titan de l'e-commerce est aussi le roi du Cloud, puisqu'il contrôle déjà 31 % du marché mondial, devant Microsoft (11 %), IBM (8 %) et Google (5 %).

Des offres cinéma

Du côté français, on relève l'initiative inédite de Cdiscount (8 millions de clients chaque année), qui lance « un triple play de la culture et du divertissement à prix discount », soit une offre globale de streaming vidéo, musique et livres pour 9,99 € par mois, sans engagement de durée. Cstream permet de regarder 2 films différents sur la télévision et la tablette ou l'ordinateur (300 films pour adultes et 1 000 pour la jeunesse actuellement), tandis que l'application livres (50 000 entrées) et magazines (30) est illimitée. Le n°1 du e-commerce en France – dont le slogan est désormais « Vous êtes plus riche que vous ne le croyez » – veut ainsi séduire les 90 % de Français qui n'ont pas encore souscrit d'abonnement de streaming.

AlloCiné (groupe Webedia) vient quant à lui de lancer AlloCiné Home, une application pour mobiles et tablettes (Android et iOS) qui aide, comme le site original, à trouver facilement le film ou la série à son goût, et indique sur quel service de VOD et SVOD il peut être vu, puisque toutes les fictions ne sont pas disponibles sur toutes les plateformes dédiées. À la fin de l'année dernière, 12 % des Français disposaient d'un abonnement VOD et 7 % achetaient des vidéos à l'acte.