JAZZ-ROCK - Voix de femmes

Les sirènes du chant

Publié le 23/05/2011
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ADOUBÉE par des pointures du jazz comme Herbie Hancock ou Wayne Shorter, Gretchen Parlato* avait déjà beaucoup d’atouts pour réussir dans sa carrière de chanteuse. Primée en 2004 dans la catégorie vocale du Thelonious Monk Institute (dont le jury comprenait Kurt Elling, Dee Dee Bridgewater, Jimmy Scott et Quincy Jones), la jeune femme n’a fait que se bonifier depuis son premier album sorti en 2005. Jusqu’à la parution de « The Lost And Found », son dernier CD (ObliqSound/Naïve), coproduit avec le pianiste Robert Glasper. Entourée d’une solide et jeune équipe dont certains membres - Derrick Hodge (basse) et Kendrick Scott (batterie) - étaient déjà présents sur le disque précédent, « In A Dream » (2009), la chanteuse explore aussi bien des compositions personnelles que des reprises inattendues de Mary J. Blige ou Simply Red, et écrit des paroles sur le thème « Juju », d’un de ses mentors, Wayne Shorter. Une vocaliste intense et inventive qui sait allier modernité d’expression et lyrisme.

Ndidi O (nukwulu)** est une chanteuse germano-nigériane, élevée au Canada, dont le style se situe dans un paysage musical pop-rock-soul-folk très actuel. Fan de blues, de jazz et des meilleurs représentantes du rhythm’n’blues des années 1960/1970, elle a aussi touché à d’autres genres et suivie plusieurs pistes comme le hip-hop ou le r’n’b, avant de trouver sa voie, dont le résultat est « The Escape » (Emarcy/Universal). Un album de 12 compositions originales qui comporte de nombreux singles destinés à être de véritables tubes saisonniers, comme on en faisait naguère et que la scène devrait confirmer.

Hindi Zahra est une chanteuse de 32 ans, née au Maroc et installée en France, qui, dès la parution de son premier album, « Handmade », pour le label Blue Note (EMI), a remporté une Victoire de la Musique en 2011 dans la catégorie « Musiques du monde ». Chantant en anglais en en berbère, la jeune femme sait parfaitement, comme toutes ses contemporaines, mélanger les genres, de la pop et du rock jusqu’aux racines musicales. La tendance de ce nouveau siècle.

Surnommée la reine de la soul, Aretha Franklin, 69 ans, est aujourd’hui atteinte d’un cancer du pancréas. Peu de chance de revoir sur scène la créatrice de tubes immortels, tels que « Respect », dans les années 1960, qui a toute sa vie musicale été inspirée par le blues et le gospel de ses jeunes années passées à Memphis, dans le Tennessee, sa ville natale. Cependant, comme toutes les grandes chanteuses américaines, elle s’est intéressée, dans sa brillante carrière faite pourtant de hauts et de bas, au fameux répertoire - l’« American Songbook » - qui a produit tant de standards. La parution d’un florilège intitulé « The Great Aretha Franklin American Songbook » (Columbia Legacy/Sony Music) offre un autre portrait vocal vibrant d’une des grandes voix de la musique afro-américaine. Il contient des titres enregistrés entre 1960 et 1965, avec la participation de plusieurs jazzmen de renom, notamment Jimmy Cobb (batterie), Tommy Flanagan et Ray Bryant (piano), Milt Hinton (contrebasse). Un double retour aux sources.

* Paris, New Morning, 25 mai ; Saint-Brieuc, 26 mai ; Guidel, 28 mai ; Rennes, 31 mai ; Paris, Duc des Lombards, du 4 au 6 juillet ; Vienne, Jazz à Vienne, 7 juillet.

** Magny-le-Hongre , 27mai ; Laon, 9 juin ; Chambéry, 26 juillet ; Besançon, 12 août. Puis tournée en France à l’automne.

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8968