Nous vous parlerons plus tard de l’éblouissante résurrection de « Starmania » par Thomas Jolly, metteur en scène choisi pour le spectacle d’ouverture des jeux Olympiques 2024, plus tard également de « Racine carrée du verbe être » de Wajdi Mouawad, entremêlement des vies qu’il aurait pu avoir selon le pays d’exil de sa famille venue du Liban.
* À découvrir ces jours-ci, en soirées joyeuses ou graves, un montage de récits d’Anton Tchekhov et d’une nouvelle d’Anton Bounine, son ami et biographe. Sous le titre « Un jour en été », Patrick Sommier, grand directeur d’institutions et artiste connaissant parfaitement le monde russe –il sillonnait déjà l’Union soviétique – propose un délicieux spectacle, léger, drôle, admirablement interprété. Dans la salle du Théâtre de Poche-Montparnasse, pas d’autre décor qu’une table et quelques sièges que les comédiens déplacent à vue. Un travail délicat sur le son, la lumière, et beaucoup de musique. Loin des tourments révolutionnaires, c’est une « belle époque » qui surgit sous nos yeux. Vers 1890-1900, avant octobre 1917, trente ans après l’abolition du servage par Alexandre II, en 1861, c’est un certain bonheur de vivre qui palpite et une classe moyenne qui surgit. Les scènes sont brèves, comme des croquis vifs et souvent cocasses. Ainsi on commence par l’égarement nocturne de deux amis éméchés, cela continue avec une attaque en règle de la moutarde française – pour dire vite ! Le quotidien d’un tribunal, un peintre en visite dans un domaine aristocratique, un bébé abandonné… Avec la conclusion de Bounine, l’automne s’installe. Christiane Millet, magnifique comédienne, incarne les partitions féminines. Elle est fine, tout en nuances, et l’on aimerait la voir plus. Car les hommes dominent dans ces nouvelles ! Hervé Briaux, bien connu au Poche (et qui y donne toujours son « Montaigne »), idéal, et Laurent Manzoni, époustouflant dans des registres très contrastés. Bravo à Patrick Sommier, qui a traduit ces textes avec Michel Parfenov et dirige avec tact ces artistes bien accordés. (Poche-Montparnasse, durée 1 h 20, theatredepoche-montparnasse.com)
* On change d’humeur avec « Tombeau pour Palerme », très beau travail, sobre et grave de Thomas Bellorini, d’après un texte de Laurent Gaudé. Lettre imaginaire que le juge Paolo Borsellino adresse à son ami Giovanni Falcone. L’un comme l’autre sont assassinés en 1992, pour avoir trop courageusement combattu la mafia en Sicile. Un dispositif très simple dans la salle du Belleville : une jeune violoncelliste, Johanne Mathaly, qui signe également les arrangements musicaux, des lumières subtiles de Tom Lefort, et un homme qui parle et se déplace, avec un micro : François Pérache possède le moelleux humain qui convient. Un dialogue entre musique et texte, ainsi qu’y excelle Thomas Bellorini. Il ne quitte pas le fil d’un théâtre politique, en prise avec notre monde. Mais il en fait des objets d’art, touchants, qui s’impriment profondément dans les consciences et les cœurs. (Théâtre de Belleville, durée 1heure, theatredebelleville.com)
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