CONSIDÉRÉ comme l’un des pères fondateurs du blues du Delta du Mississippi, au même titre que Charley Patton, Son House ou Skip James, Robert Johnson aurait eu 100 ans en ce mois de mai (il est né le 8 mai 1911 à Hazlehurst, dans le Mississippi). Outre son style blues rural basique propre aux troubadours qu’étaient les bluesmen du Delta, ce qui a fait la réputation du chanteur/guitariste, c’est surtout la légende, devenue un mythe. Autodidacte, possédant à ses débuts une technique rudimentaire, d’aucuns disent – lui-même le prétendait – qu’il avait vendu son âme au diable, une nuit à minuit, à la croisée de deux routes de campagne – d’où un titre devenu célèbre, « Cross Road Blues » – et qu’il était revenu avec une maîtrise particulière de la guitare. Autre légende, celle concernant sa mort, le 16 août 1938 à Greenwood, Mississippi : elle serait intervenue après qu’il ait absorbé un verre de whisky empoisonné, offert par un mari jaloux.
Le plus important reste sa musique. Pour le centenaire de sa naissance, Columbia Legacy (Sony Music) propose deux doubles albums essentiels : « Robert Johnson - The Complete Recordings » et « Robert Johnson - The Heritage - Sons & Daughters/Fathers & Friends ». Le premier est la réédition d’un disque paru en 1990. La nouvelle édition comprend 42 titres originaux et célèbres, dont quinze prises alternatives, enregistrés en 1936 et 1937, à San Antonio et à Dallas, au Texas, le tout augmenté d’un livret très détaillé et documenté et de photos rares. Absolument indispensable dans l’historique du blues du Delta. Le second met en valeur, dans le premier CD, l’apport de Robert Johnson à ses héritiers masculins, aussi bien bluesmen que rockers (B.B. King, John Mayall, Eric Clapton, Bob Dylan, Elvis Presley, Johnny Winter notamment), et féminins (Bonnie Rait, Cassandra Wilson, Patti Smith). Le deuxième CD permet de retrouver des morceaux enregistrés par des bluesmen qui l’ont influencé, tels Charley Patton, Son House, Skip James, et par des bluesmen plus contemporains, comme Muddy Waters ou Elmore James. La descendance est assurée depuis longtemps.
Une filiation qui pourrait s’appeler aujourd’hui Lucky Peterson, Magic Slim, Joe Louis Walker et Bill Perry. Soit « 4 Blues Guitar Masters » (Dixiefrog/Harmonia Mundi), réunis sur l’album de ce titre, pour une musique musclée et groovy post-Chicago pour certains, un style proche de Jimi Hendrix ou encore un genre plus racines, voire carrément rock urbain, pour d’autres. Soit les multiples facettes du blues du XXIe siècle et de ses différents acteurs, selon leurs origines musicales.
Peint en bleu.
Memphis Slim, de son vrai nom John L. Chatman (1915-1988), fut une vedette célèbre de la scène blues et jazz du Paris des années 1960 à 1980, où il promenait sa longiligne silhouette, sa mèche blanche dans les cheveux et ses longs doigts recourbés de bars en clubs. Pianiste et chanteur, il était adulé du grand public grâce à son drive particulier et son boogie-woogie toujours endiablé. « Memphis Slim », illustré par Will Argunas (collection BD Blues/BD Music), permet de faire connaissance avec l’artiste avant sa venue dans la capitale en 1962 au sein de la tournée de l’American Folk Blues Festival et son installation définitive. Les enregistrements choisis couvrent une période moins largement connue, allant de 1940 à 1960 aux États-Unis, dans lesquels Memphis Slim est accompagné notamment de Will Dixon (contrebasse), Otis Spann (piano), Mat « Guitar » Murphy ou encore Muddy Waters. Le blues peint et illustré en bleu.
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