L'heure de l'hybride rechargeable

Conduite autonome, connectivité, hybridation, plug in, électricité, hydrogène, pile à combustible. Derrière ce langage parfois abscons se profile l’automobile de demain. Laquelle est d’ailleurs un peu déjà celle d’aujourd’hui. Si l’on a bien compris le message, dans quelques années, on ne tournera plus le volant, on ne freinera plus. Qui sait ? On pourra peut-être rouler en dormant du sommeil du juste ? Naturellement, on s’interroge sur le rôle que tiendra le conducteur et les responsabilités qui lui incomberont.

L’entrée en vigueur, le 23 mars dernier, des modifications à la Convention de Vienne sur la circulation routière de 1968, qui valident « l’utilisation les systèmes de conduite automatisés sur les routes à condition qu’ils puissent être contrôlés, voire désactivés par le conducteur », constitue un tournant dans l’histoire de l’automobile moderne.

BMW, qui vient de fêter son centenaire, affirme haut et fort que la conduite dite vertueuse ne dépossédera pas le conducteur de son pouvoir et ne mettra pas un terme à la saga de la voiture plaisir. Dans son programme baptisé « Au cœur du futur », la marque bavaroise explore toutes les pistes, dont celle qui mène aux modèles sportifs M et M. Performance. Une façon de rassurer les fidèles de la marque.

La voiture citoyenne

Parallèlement, elle dresse un plan produit audacieux axé autour du thème de la voiture citoyenne à travers la gamme iPerformance. La i8, première hybride rechargeable essence du groupe, s’inscrit dans ce cadre. Elle a désormais deux héritières : l’Active Tourer 225xe et la berline 330e, transfuge de la Série 3. Bientôt quatre, puisque dans leur sillage se profilent les silhouettes du X5 xDrive 40e 313 ch et de la 740e 326 ch.

Associer la technologie hybride rechargeable (plug in) à un monospace, voilà qui a le mérite de l’originalité. Véhicule familial par excellence, l’Active Tourer ne perd pas au change. Le mariage du trois cylindres essence 136 ch, du moteur électrique 88 ch et de la transmission intégrale n’a que des effets positifs. Sans rien perdre de ses qualités premières (modularité 40/20/40, contenance du coffre de 400 l), l’Active Tourer 225xe, boîte automatique 6 rapports, offre des prestations de haute volée, tant en termes de puissance, de souplesse que de consommation (environ 2 l) et de rejets (46 et 49 g). Des chiffres qu’il faut bien sûr moduler en fonction du profil du pilote et des conditions de circulation. La remarque vaut également pour l’autonomie, étalonnée à 40 km en mode électrique.

Nonobstant ces précautions d’usage, l’Active Tourer hybride rechargeable, utilisable en mode traction, propulsion ou quatre roues motrices, donne une image plutôt flatteuse de sa personne. Tout comme la 330e. Mais dans un registre différent.

Pour faire simple, le moteur trois cylindres entraîne les roues avant grâce à la boîte automatique et le moteur électrique les roues arrière. Auto eDrive (électrique pure), Maxi eDrive, Save (programme d’économie de la batterie pour une utilisation citadine) et Charge (recharge de la batterie activée via le mode sport, ce qui implique une sur consommation d’essence provisoire) figurent au programme de ce monospace caméléon.

Tout est donc parfait dans le meilleur des mondes. À condition de pouvoir recharger à partir d’une prise domestique ou d’une wallbox (1 000 € sans la pose), voire d’une borne publique. C’est bien là tout le problème des véhicules hybrides rechargeables. N’en déplaise à ses détracteurs, le diesel reste cependant la solution la plus efficace, au moins pour les gros rouleurs.

En matière tarifaire, et compte tenu de la prime de l’État réduite à 1 000 €, l’écart entre un Active Tourer 218D xDrive boîte auto 150 ch et le 225xe 224 ch hybride rechargeable (exonéré de la TVS de 671 €) est de 500 €. Un peu plus de 2 000 € avec le 220D xDrive, boîte auto 190 ch. Pour une fois, BMW n’a pas trop appuyé sur le champignon du prix.