* Monique Horwitz-Guérin a exercé comme médecin généraliste pendant plus de quarante ans à Paris et participé à l’enseignement de la médecine générale pendant une trentaine d’années à la faculté René-Descartes. Habituée à s’adresser à ses confrères et au grand public via des articles de presse, elle ouvre son cœur en nous introduisant « Dans la tête du médecin », la sienne. Elle s’appuie sur des anecdotes vécues pour décliner les gestes de la pratique quotidienne et surtout les sentiments sous-jacents des médecins comme des patients. (Gallimard, 260 p., 21 €)
* L’approche de Paolo Milone, pour témoigner de près de quarante ans d’exercice dans un service d’urgences psychiatriques de Gênes, est moins conventionnelle. « L’Art de lier les êtres » est une succession de courts paragraphes numérotés qui s’apparentent à un chant, dont les héros sont les hommes et les femmes qui hantent les murs de l’hôpital et l’esprit du psychiatre. Entre poème en prose et roman épistolaire, le livre relie les difficultés matérielles et existentielles de cette pratique médicale. (Calmann-Lévy, 268 p., 20,50 €)
* Tandis que les articles qu’il publie dans des revues médicales sont centrés sur les relations entre création artistique et psychopathologie, Léo Cairn, qui est psychiatre, donne avec « Une thérapie » un premier roman à suspense sur l’ambiguïté des sentiments. Un « confrère » raconte à son thérapeute la raison de sa tentative de suicide. Elle s’appelle Emma. Mais est-elle vraiment celle dont il brosse le portrait ? À chaque lecteur d’en apprécier la vérité ! (La Manufacture de livres, 356 p., 20,90 €)
* Dermatologue (spécialiste des ongles), Sophie Goettmann brise « le dernier tabou » de la génération post-libération sexuelle : l’incestuel, l’impudeur familiale, quand la nudité et le sexe, à travers des mots ambigus et des regards intrusifs, sont imposés aux enfants et adolescents. Une critique mise en scène dans « Waterbed », avec la jeune Ondine, petite-fille d’un industriel partouzeur et tyrannique dans les années 1970. (Plon, 268 p., 20 €)
* Psychiatre et psychanalyste, auteure de nombreux essais, Muriel Flis-Trèves s’est intéressée aux maternités tardives et interroge : « Pourquoi viens-tu si tard ? ». En transmettant, sous forme de récits vivants, les questionnements de ses patientes et de ses patients, elle montre combien la procréation demeure une aventure hors norme. (Calmann-Lévy, 212 p., 18,90 €)
* Éric Marsaudon est médecin hospitalier, spécialiste en médecine interne, membre de la Société internationale d’histoire de la médecine, auteur d’une dizaine de livres de vulgarisation médicale sur les maladies métaboliques et infectieuses. Dans « les Cornes du diable », il nous ramène en l’année 1663, lorsqu’un jeune médecin parisien est chargé d’enquêter sur un cas de possession démoniaque. Une plongée dans l’état de la médecine à cette époque et les luttes entre les « anciens » et les « modernes », avec une histoire d’amour, comme il se doit. (Le Passeur, 480 p., 18 €)
* Sous-titré « Médecine, complots et foi, de Léon XIII à François », « la Santé des papes », du neurologue et journaliste argentin Nelson Castro, reconstitue, en s’appuyant sur les Archives apostoliques du Vatican, les onze derniers pontificats à partir de l’état physique des papes. Si François – dont on peut lire deux entretiens avec l’auteur en 2019 et en 2022 sur son rapport au corps et à la mort – a brisé le secret, on découvre la longue agonie du pape Wojtyla ou les soupçons sur l’empoisonnement de Pie XI sur ordre de Mussolini et ceux sur la fin d’Albino Luciani. (Payot, 296 p., 22 €)
* Tout un livre pour dire le mal, la souffrance arrivée sans raison apparente et qui s’est installée pour une durée indéterminée, parfois sournoise et parfois tranchante : tel est le sujet unique de « Malgré », le deuxième roman de Colin Lemoine. Son entrée en littérature avec « Qui vive » – adresse à un mort, quinze ans après la disparition, à travers les souvenirs de l’enfant qu’était alors le narrateur – avait surpris et séduit. « Malgré », odyssée sur la douleur, allie la force à la beauté, tant les mots cernent les maux, à défaut de les maîtriser. Colin Lemoine est historien de l’art, spécialiste de Giacometti et Bourdelle ; il est responsable des sculptures au musée Bourdelle, qui vient de rouvrir après deux ans de rénovation. (Gallimard, 172 p., 18,50 €)
* Parfois, seule la mort permet d’arrêter le mal. L’écrivain et cinéaste Benoît Cohen témoigne dans « Formidable » des neuf mois et vingt-sept jours de survie en pleine souffrance de son père, atteint d’un cancer foudroyant, et des tentatives restées vaines de sa mère, ses frères et lui-même, pour l’aider à partir en douceur. Il n’a pu bénéficier ni des soins palliatifs ni de l’euthanasie. (Flammarion, 178 p., 20 €)
* Après avoir présenté au grand public, pour la première fois dans un roman, l’hôpital des Invalides (« Si fragiles et si forts »), Élisabeth Segard recense ce que la médecine civile doit à la médecine militaire. « Allons médecins de la patrie… » montre comment l’inventivité des chirurgiens, médecins, pharmaciens et dentistes militaires pour soigner les combattants ont permis des avancées médicales majeures, transmises au monde civil. (Rocher, 224 p., un cahier de photos, 21,90 €)
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série