CLASSIQUE - A la clé/CD

Max Raab

Publié le 18/04/2011
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Crédit photo : DR

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Digne successeur des Comedian Harmonists dans le répertoire des chansons berlinoises des années 1920-1930, Max Raab a enregistré en 2010 « Übers Meer », un récital en solo, accompagné au piano par Christoph Israel. Un formidable voyage dans la chanson d’une Europe dansant sur le volcan, d’un Berlin encore dans la République de Weimar mais faisant passer dans sa musique les prémices de la guerre. Son nouveau CD, « Küssen kann man nicht alleine », dont la sortie a coïncidé avec son concert au Grand Rex de Paris, comporte ses propres chansons : il est moins cosmopolite, plus monotone. On préfère ce baryton allemand à la voix plus que flexible dans le répertoire de cabaret.

2 CD séparés Decca/Universal.

Mozart et Schubert par le Trio Zimmermann

Cela faisait longtemps que l’on n’avait entendu un enregistrement de musique de chambre d’une telle qualité. Composé de trois interprètes de haut rang – Frank Peter Zimmermann, violon, Antoine Tamestit, alto et Christian Poltéra, piano –, ce trio respecte avec rigueur mais sans sécheresse tous les équilibres internes, les finesses d’écriture, les géniales polyphonies et les raffinements de sonorité du grand « Divertimento en mi bémol majeur K 563 » de Mozart. Le « Trio à cordes en si bémol majeur D 471 » de Schubert, qui complète le programme, est du même niveau. Indispensable !

1 CD BIS (distribution Codaex).

Chopin par Yulianna Avdeeva

L’attribution du prix du dernier concours Chopin de Varsovie à la Russe Yulianna Avdeeva, 25 ans, ne s’est pas faite sans polémique. Martha Argerich était dans le jury, quarante-cinq ans après elle-même remporté le trophée. Beaucoup de commentateurs ont souligné que le choix de Yulianna Avdeeva était un choix de sagesse, d’autres candidats ayant été plus passionnants qu’elle dans certaines œuvres mais par dans la totalité du programme. Deux CD permettent d’entendre cette continuité. On est frappé par une très grande maturité, un sérieux, une gravité, même, parfois, une projection apparemment magnifique et de fort belles couleurs. L’ensemble cependant reste un peu monotone et plafonne avec la très bonne construction de la Deuxième Sonate (superbe progression dans « la Marche funèbre »). Le Premier Concerto manque totalement de fraîcheur et le tout manque de fantaisie. Un des aspects passionnants des choix de jurys est de voir ce que deviennent ces lauréats dans le futur. Qui vivra verra !

2 CD Institut Frédéric Chopin (distribution Codaex).

Schumann par Piotr Anderszewski

Certainement le meilleur enregistrement du pianiste franco-polonais Piotr Anderszewski et un des programmes les plus passionnants entendus lors de l’Année Schumann. On est épaté par la variété d’humeurs dans l’« Humoresque » opus 20, une des œuvres de Schumann (avec la « Fantaisie ») les plus difficiles à construire. Les Six « Études en forme de canon pour piano-pédalier » opus 56 sont un choix original. Anderszewski transcende leur visée pédagogique pour en faire une véritable pièce de concert. Les très tardifs « Chants de l’aube opus 133» ne sont plus une rareté mais ils constituent un excellent choix en conclusion de ce merveilleux enregistrement.

1 CD Virgin Classics.

O. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8945