CLASSIQUE - Les Étés de la danse

Miami danse

Publié le 11/07/2011
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Crédit photo : THE GEORGE BALANCHINE TRUST/J. GATO

AUX ÉTÉS de la Danse, on affiche volontiers américain. Son directeur Valery Colin y a fait venir les compagnies de San Francisco, d’Alvin Ailey, de Cuba, de Montréal et, après un petit détour sibérien exotique et très convaincant l’été dernier par Novossibirsk, l’Amérique revient en force pour cette 7édition, avec le City Ballet de Miami, une belle compagnie de 50 danseurs issus d’horizons très variés, venue à Paris fêter ses 25 ans.

Pour savourer la danse, on est vraiment mieux installé dans les fauteuils et les ors du Châtelet, théâtre chargé d’histoire des Ballets russes, que dans les mauvaises coques en plastique des précédentes installations des Étés de la Danse (les cours d’hôtels du Marais ou le hall gigantesque du Grand Palais). Et du lustre de la soirée de gala, dépend souvent la réussite de la série.

Cet été, en trois semaines, 17 soirées mêleront, en autant de programmes différents, 14 pièces de chorégraphes américains, spécialité absolue de cette troupe menée par le danseur étoile du New York City Ballet Edward Villella : George Balanchine, Jerome Robbins, Twyla Tharp, Paul Taylor et Christopher Wheeldon .

Mais c’est Balanchine qui triomphait en ce soir de gala, à l’exception du court et sensationnel « Après-midi d’un Faune », dans la version transposée dans un studio de danse réalisée par Robbins en 1953, dansée à merveille par la très gracieuse Jennifer Carlynn Kronenberg et Carlos Miguel Guerra. La « Symphonie en trois mouvements » de 1972, grand classique du répertoire du New York City Ballet, en hommage à Stravinski disparu un an plus tôt, ouvrait la soirée et montrait une compagnie en bonne forme, on l’a dit d’une grande jeunesse, et surprenante car non calibrée, au contraire, le plus souvent, de celles qui sont spécialisées dans ce répertoire très spécifique. « Tarentelle » (1954), délicieux et virtuose court divertissement, montrait l’impeccable technique et la joie de danser de Jeanette Delgado et de Kleber Rebello.

Mais c’est avec le grand « Ballet impérial » réalisé en 1941 sur le 2concerto pour piano de Tchaïkovski que l’on a pu apprécier au mieux les qualités d’ensemble, la discipline et le savoir-faire de la compagnie dans cette pièce magistrale qui faisait briller, sous les doigts virtuoses du pianiste Francisco Renná, dans ses extraordinaires solos, Mary Carmen Cataya, Patricia Delgado et Renato Penteado, trois des principals dancers, à un niveau superlatif de technique et de grâce. Comble du luxe, un jeune orchestre officiait dans la fosse : l’Orchestre Prométhée, qui fait ses débuts au ballet.

Théâtre du Châtelet (01.40.28.28.40 et www.chatelet-theatre.com) jusqu’au 23 juillet, avec un programme différent chaque soir. En septembre, pour la deuxième fois, Mikhaïl Baryshnikov viendra prolonger ces festivités avec son nouveau spectacle, « In Paris », d’après la nouvelle d’Ivan Bounine, mis en scène par Dmitry Krymov, juste après sa création en août à Helsinki.

OLIVIER BRUNEL

Source : Le Quotidien du Médecin: 8995