JAZZ-ROCK - Sorties de CD

Nouveautés de printemps

Publié le 28/03/2011
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Crédit photo : R. DUMAS

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Crédit photo : L. REYBOZ

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Crédit photo : P. KRISTIANSEN

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Crédit photo : DR

EX-PROTÉGÉ de Chick Corea, le contrebassiste et vocaliste israélien Avishaï Cohen (1) s’est imposé depuis quelques années comme une des figures majeures d’une forme de jazz mariant allègrement racines et cultures. Dans son précédent album, « Aurora » (Blue Note/EMI), le musicien visionnaire, natif de Tel-Aviv, laissait poindre sa volonté de faire tomber les murs musicaux. Il récidive avec « Seven Seas » (Blue Note/EMI), qui s’impose comme la pièce maîtresse de sa carrière, commencée dans les années 1990 à New York. D’emblée, il annonce la ou les couleurs, avec plusieurs morceaux qui sont autant de « tubes » pour les play-lists des radios, grâce à cette astucieuse combinaison entre le chant (omniprésent), la musique traditionnelle juive (ladino) et un sens inné des jolies mélodies originales, souvent soutenues par des cuivres. Des ingrédients qui font de cet opus aux allures hybrides vraisemblablement le travail le plus populaire du leader et dont le charme reste intact après plusieurs écoutes. Palpitant.

Depuis une décennie environ, le pianiste Brad Mehldau a opté pour des directions musicales qui ressemblent à des défis. Après avoir délaissé la formule en trio, il s’est exprimé accompagné de grands orchestres classiques, voire en solo absolu. « Live in Marciac » (Nonesuch/Warner), un double CD/DVD enregistré en direct au célèbre festival Jazz in Marciac en 2006, résume bien cette démarche personnelle. Seul face à son clavier, le surdoué des touches parvient à assembler un univers original et particulier, reprenant des compositions de Kurt Cobain (ex-chanteur de Nirvana), du tandem Lennon/McCartney, de Radiohead, des standards (« My Favorite Things », de Rodgers/Hammerstein, surexploité en son temps par John Coltrane), des œuvres de Cole Porter et des titres originaux. Autant de matériaux qui permettent au soliste virtuose d’aligner et de développer trouvailles harmoniques et mélodiques d’une infinie richesse. La solitude, ça n’existe pas quand on la partage avec autant d’adresse et de sens de la communication, comme le montre la lecture du DVD.

Né à Philadelphie voici 37 ans, le batteur Ari Hoenig a été très sollicité par l’ensemble de la scène new-yorkaise dans les années 2000 - (on retrouve le pianiste français Jean-Michel Pilc, Mike Stern, Richard Bona ou encore Joshua Redman et Chris Potter), avant de se lancer dans l’aventure du leader. Pour sa dernière production, « Lines of Oppression » (Naïve), celui qui a comme sources d’inspiration des alter ego contemporains comme Elvin Jones, Tony Williams ou Jack DeJohnette, a fait appel à de très jeunes et hypertalentueux partenaires : Tigran Hamasyan (piano), qu’il accompagnait déjà en 2006, et surtout le brillant guitariste israélien Gilad Hekselman. Travail collectif avec une cohérence sonore, l’album est aussi l’occasion pour le batteur de démontrer sa technique époustouflante aux fûts et aux cymbales, comme sur le célébrissime « Moanin’ », écrit par Bobby Timmons et thème emblématique des Jazz Messengers d’Art Blakey. Un nouveau maître des caisses.

Magnus Öström (2) fut le batteur du trio EST du regretté pianiste suédois Esbjörn Svenson. Orphelin depuis la disparition tragique du leader en 2008, mort lors d’un accident de plongée dans l’archipel de Stockholm, Öström a décidé de se rappeler son ami avec ce premier CD sous son nom, « Thread of Life » (ACT/Harmonia Mundi). Avec la complicité du bassiste Dan Berglund, troisième larron d’EST, et la participation inattendue du grand guitariste Pat Metheny sur un titre (« Ballad for E »), le batteur rend un très bel, sincère, émouvant et très énergique hommage à un compagnon trop tôt disparu.

(1) Paris, Olympia, le 4 avril (complet) et le 19 octobre. En avril, Sainte-Maxime le 9, Perpignan le 13, Saint-Herblain le 14. En mai, Angoulême le 12, Alfortville (festival Jazz for Ville) le 14, Niort le 18, Colombes le 19.

(2) Paris, New Morning, le 23 mai.

DIDIER PENNEQUIN

Source : Le Quotidien du Médecin: 8932