CLASSIQUE - A la clé-DVD

« Palestrina »

Publié le 07/02/2011
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Comment rendre attractif, pour le public d’aujourd’hui, « Palestrina », de Pfitzner (1917), longue diatribe sur la réforme de la musique liturgique au Concile de Trente et, comme « Mathis der Maler », d’Hindemith, sur la condition de l’artiste dans la société ? On avoue avoir calé à deux reprises devant la longueur de l’ouvrage au théâtre. La souplesse d’utilisation du DVD, son surtitrage, facilitent grandement la tâche. Et la mise en scène de Christian Stückl à l’Opéra de Bavière, filmée pendant le festival 2009, grâce à des costumes et maquillages caractérisant bien le fond de chaque personnage et une scénographie qui n’intimide pas, permet une approche plus facile de ce grand et austère chef-d’œuvre. Autre artisan de cette réussite, le chef Simone Young, qui dirige avec une clarté et un équilibre impressionnants ce fleuve de plus de trois heures de musique à la tête du superlatif Bayerisches Staatsorchester. Parmi la vingtaine de personnages, presque tous sont des rôles épisodiques (sans compter les apparitions). Signalons l’immense Palestrina de Christopher Ventris, le cardinal Morone de Michael Volle, le Boromeo de Falk Struckmann, le Silla de Claudia Mahnke, parmi des chanteurs qui sont tous excellents et comédiens émérites.

2 DVD EuroArts.

Blanche Neige par le Ballet Preljocaj.

Angelin Preljocaj, Jean-Paul Gaultier et Gustav Mahler, un trio choc pour faire revivre Blanche Neige ! Le résultat est à la hauteur de l’espoir, loin de l’édulcoration de Disney mais au plus proche des sources romantiques tardives. Ce ballet qui sort sur DVD est, chose rare, fort bien filmé. Il a, depuis sa création à la Biennale de Lyon en 2008, fait le tour du monde. Il marque le retour de Preljocaj au narratif de ses débuts de grand chorégraphe, avec des chefs-d’œuvre comme « l’Anoure » (1995) et « Roméo et Juliette » (1990). Il revient aux sources mêmes de ce conte passé à l’état de mythe, même et surtout si sa lecture s’est faite au prisme du psychanalyste autrichien Bruno Bettelheim, qui en a souligné le caractère éminemment œdipien. On est au plus près de la fable et de son extraordinaire concision. Le récit s’appuie sur quelques images fortes, dans lesquelles entre en scène le costumier Jean-Paul Gaultier, qui a imaginé quelques costumes forts en signifiant fantasmatique. La scénographie de Thierry Leproust est spectaculaire et réserve quelques surprises de taille. Et le travail chorégraphique est proprement stupéfiant, tant sur le plan des idées que de leur réalisation technique. Un spectacle dont la plus grande vertu est d’embarquer le spectateur, de la première image jusqu’à l’heureux dénouement, dans un voyage à la fois magnifique pour les sens et initiatique pour l’esprit.

1 DVD MK2.

O. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8901