CLASSIQUE - « La Vie parisienne » sur CD et DVD

Perles absolues

Publié le 04/04/2011
Article réservé aux abonnés
1301921395241656_IMG_57857_HR.jpg

1301921395241656_IMG_57857_HR.jpg

EN 1866, LA SATIRE d’un Paris frivole, enrubanné de dorures du Second-Empire par Jacques Offenbach, fut un succès retentissant. Le Théâtre du Palais Royal le garda un an à l’affiche. Le succès de ce vaudeville avec couplets ne s’est jamais démenti et, avec « les Contes d’Hoffmann », il reste la plus jouée des œuvres d’Offenbach. Il y a trente ans, un célèbre directeur d’opéra disait volontiers que tant qu’il y aurait quelqu’un pour témoigner du spectacle inoubliable de la compagnie Renaud-Barrault au Palais-Royal en 1958, on ne devrait pas remonter sur scène « la Vie parisienne ». Il n’a pas tenu parole mais on pourra juger sur pièce avec la réédition sur CD des extraits de cet offenbachien élixir de gaîté, exemple d’esprit de troupe au théâtre qui fut repris à l’Odéon et alla jusqu’à Broadway (1). Avec Suzy Delair, Madeleine Renaud, Simone Valère, Pierre Bertin, Jean Dessailly, Jean Parédès et, en Brésilien, Jean-Louis Barrault. Certains chantent mieux qu’ils ne jouent et vice-versa, mais le résultat est irrésistible. Une perle pour qui connaît déjà sa « Vie parisienne » dans une version plus orthodoxe, s’entend !

Grâce à l’INA.

Les Éditions Montparnasse viennent de dénicher dans les archives de l’INA, la perle des perles : un film de « la Vie parisienne » dans sa version intégrale datant de 1967, probablement filmé pour la télévision et diffusé pour le Réveillon (2). Elle rétablit la version en cinq actes, avec la soirée chez Madame de Quimper-Karadec et le bal du Brésilien, et les airs et ensembles à leur place originelle. La présentation est assez conventionnelle (avec des procédés de mise en scène un peu datés), mais le film réunit quelques-uns des acteurs qui ont fait les beaux soirs du spectacle Renault-Barrault. Si Micheline Dax est un peu mûre et trop bourgeoise pour incarner idéalement la coquette Métella (qu’elle chante à merveille cependant), si Renault et Barrault n’y sont pas, restent les inoubliables stylistes que sont Jean Parédès, Jean Dessailly, la merveilleuse Simone Valère, qui chante comme un oiseau, et, par-dessus tout, l’inoubliable Pierre Bertin en baron de Gondremarck. L’orchestre est réduit à un effectif minimal et dirigé avec esprit par André Girard, lui aussi rescapé du spectacle princeps.

Les Éditions Montparnasse, habituellement si sérieuses dans leurs présentations, ne fournissent ici aucun élément pédagogique permettant au spectateur d’aujourd’hui d’en savoir plus sur cette réalisation. À ne pas laisser passer cependant !

(1) 1 CD Accord/Universal.

(2) 1 DVD Éditions Montparnasse-INA.

O. B.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8937