Dans la cour d’Honneur, le 7 juillet au soir, aura lieu la première française du spectacle d’un artiste qui est déjà venu au festival, Kirill Serebrennikov. Le cinéaste de « Leto » a adapté une nouvelle de Tchekhov, « le Moine noir ». Ce sera l’ouverture (jusqu’au 15 juillet) du dernier festival dirigé par Olivier Py, lequel présente une œuvre fleuve, « Ma jeunesse exaltée », prévue pour durer dix heures (du 8 au 15 juillet). Question durée, il est battu par le jeune Simon Falguières, qui affiche treize heures pour « le Nid de cendres » (du 9 au 16 juillet). Les autres spectacles sont beaucoup moins longs, la plupart sont des productions en langue étrangère, et l’on ne les connaît pas. On peut pourtant attendre beaucoup du « Richard II » de Shakespeare, traduction de Jean-Michel Déprats, mise en scène de Christophe Rauck, avec Micha Lescot dans le rôle-titre, (du 20 au 26 juillet).
Affolés par le gonflement étouffant du « Off » (plus de 1 500 propositions), certains artistes proposent, dès mai-juin, des avant-premières parisiennes de leur spectacle. Nous avons sélectionné les meilleurs rendez-vous. Dans un nouveau lieu, La Scala Provence 600, rejeton de la salle parisienne du boulevard de Strasbourg, une pièce de l’Italien Fabio Marra, « Un pas après l’autre », très belle plongée dans un atelier artisanal de couture, avec deux sœurs, Catherine Arditi, Nathalie Cerda, comédiennes magnifiques, et le fils, joué par l’auteur. Ajoutons Sonia Palau et l’on tient une comédie grave et drôle, sensible, classique (à 16 h 15, du 7 au 30 juillet).
Des seuls en scène
Pour les autres affiches, nous vous recommandons des solos excellents. À Artéphile, à 11 h 40, jusqu’au 26 juillet, « la Femme à qui rien n’arrive », texte et interprétation en jeux de mots et virtuosité de Léonore Chaix. Passée par la Comédie-Française, Anne Consigny a adapté, met en scène et joue, bouleversante, « Un barrage contre le Pacifique » de Marguerite Duras. Sensible, tout en nuances, elle donne vie à tous les personnages avec un art délié, subtil (à 10 h 20, jusqu’au 26 juillet).
Très original, très personnel est le récit que nous livre l’excellent comédien qu’est Stanislas Roquette. Sous l’étrange titre « Insuline & Magnolia », il raconte sa vie de diabétique. Il a 14/15 ans lorsque l’on découvre qu’il est insulinodépendant. Une catastrophe qui l’éloigne des autres, l’assombrit. Mais Fleur surgit dans sa vie et lui ouvre les portes de la poésie. Formé comme danseur, Stanislas Roquette est époustouflant. Son récit, empreint de mélancolie, dans l’ombre d’un deuil, est très bien mené et incarné (à 14 h 30, du 8 au 27 juillet).
Avec légèreté et intelligence, Sébastien Bravard, comédien qui travailla notamment avec le regretté Didier Bezace, a voulu s’engager plus puissamment dans la société. Il est devenu professeur des écoles (nom des chers instituteurs). Il raconte et interprète son texte, mis en scène par Clément Poirée. Il ne joue évidemment que pendant les vacances. C’est formidable ! « Elémentaire » se donne à 10 heures du 8 au 27 juillet.
Chloé Olivérès, comédienne accomplie, passée par le Conservatoire, partageant avec ses amies très douées Les Filles de Simone des spectacles très drôles et malins, fait son premier solo avec un texte qu’elle a écrit, « Quand je serai grande, je serai Patrick Swayze ». C’est cocasse, irrésistible (à 14 h 30, du 7 au 30 juillet).
Autre texte centré sur une personnalité, celui que Philippe Minyana consacre à Raoul Fernandez : « Portrait de Raoul » ou « Qu’est-ce qu’on attend derrière une porte entrouverte ? » Une mise en scène de Marcial Di Fonzo Bo et le jeu touchant et spirituel de Raoul Fernandez lui-même (à 14 h 05, du 7 au 29 juillet).
Du côté de la musique, voyez aussi « la Fête des roses », d’après « Penthésilée » de Kleist. Une mise en scène de Sylvain Maurice, avec Norah Krief, à la si belle voix, et les musiciens Dayan Korollo et Rishab Prasanna (à 13 h 30, du 7 au 29 juillet). Musique encore avec « Notre petit cabaret », de Béatrice Agenin et sa fille, Émilie Bouchereau, que l’on découvre. Brune musicienne, chanteuse à la voix sublime, elle vogue avec sa mère, de poèmes à chansons, de moments drôles à moments très émouvants. Elles sont accompagnées de Simon Fache au piano et d’Anthony Debray aux percussions (à 15 heures, du 7 au 30 juillet).
Virginie Lemoine est devenue, au fil du temps, une des personnalités les plus aimées du festival Off. Longtemps, elle y a joué, incarnant des femmes audacieuses, combattantes. Ces temps-ci, elle préfère mettre en scène. Elle aime les comédiennes et les comédiens. Elle excelle à les diriger, avec finesse et tact. Cet été, elle crée une pièce de l’auteur français Lilian Lloyd, « la Vie est une fête ». Des années 1970 à nos jours, la quête de Romain, Julien Alluguette, très bien entouré, sur fond de transformations sociétales (à 13 h 40, du 7 au 30 juillet).
Enfin, signalons une reprise, « la Grande Musique », de Stéphane Guérin, mise en scène de Salomé Villers (récompensée aux derniers Molières), histoire d’une famille, des années 1940 à nos jours, d’Autriche en France. Une manière de vous montrer qu’il n’y a pas que des solos ! Avec Hélène Degy, Pierre Hélie, Brice Hillairet, Étienne Launay, Bernard Malaka, Florence Muller ou Raphaëline Goupilleau (à 19 h 30, du 7 au 30 juillet).
(festival-avignon.com pour le in, et festivaloffavignon.com)
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