* Les films de Cannes
Si Lars von Trier n’avait pas tenu de stupides propos pronazis, dont son entourage assure qu’il ne les pense pas, « Melancholia » aurait peut-être remporté la palme d’or du dernier festival de Cannes. Le film, qui a valu à Kirsten Dunst le prix d’interprétation, mérite en tout cas qu’on lui donne sa chance : il raconte l’histoire de deux sœurs et celle de la fin du monde, excusez du peu, avec, en écho au chaos intime, exprimé lors d’une longue séance de mariage à l’ironie mordante, le désordre des planètes.
Autre film présenté à Cannes, qui sortira le 17 août, « la Piele que habito », un thriller inspiré d’un roman de Thierry Jonquet, dans lequel Pedro Almodóvar projette quelques-unes de ses obsessions : le héros en est un chirurgien (Antonio Banderas) spécialiste de la greffe de visage et de la culture de peau, un médecin qui joue un peu les Dr Frankenstein mais dont la créature a la beauté d’Elena Anaya.
« This Must be the Place » de l’Italien Paolo Sorrentino (le 24) ne plaira pas à tout le monde. Sean Penn y joue une ancienne star du rock au look gothique, attendrissant ou exaspérant, selon les goûts, qui va partir sur les traces de son père dans une Amérique que le cinéma a rendu mythologique. Une fin contestable mais du style, de l’émotion et l’intelligence d’un acteur qui aime les rôles improbables.
On a vu également à Cannes, hors compétition, « les Bien-aimés », de Christophe Honoré (24 août), qui a déjà le talent de réunir Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni en mère et fille (et Ludivine Sagnier pour le rôle de la première jeune), pour un récit qui court sur quarante ans et offre deux beaux et émouvants portraits de femmes confrontées aux changements politiques et sociaux.
* En français dans le texte
Côté cinéastes français, le mois commence avec Claude Miller, qui signe « Voyez comme ils dansent » (3 août), dans lequel, au Canada, Marina Hands et Maya Sansa évoquent l’homme de leur vie (James Thierrée). Il se poursuit avec André Téchiné, qui propose « Impardonnables » (17 août), d’après le roman de Philippe Djian, avec, du côté de Venise, André Dussollier en écrivain en panne d’inspiration, Carole Bouquet et Mélanie Thierry. Et aussi « Tu seras mon fils » (le 24), de Gilles Legrand, dans lequel un vigneron (Niels Arestrup) se choisit un fils alors que le sien (Lorànt Deutsch) attend de reprendre le domaine (le 24) ; et « R.I.F. » (31 août) de Franck Mancuso, avec Yvan Attal et Pascal Elbé, le premier en flic soupçonné de la disparition de sa femme.
* Hollywood en action
Pendant ce temps, l’Amérique nous envoie ses superhéros et autres héros d’aventures plus ou moins fantastiques. « Green Lantern » débarque le 10 août et « Captain America : First Avenger » le 17, tous deux en 3D. « Super 8 » (3 août), de J. J. Abrams, rend hommage, à travers l’enquête d’adolescents sur les étranges phénomènes qui ont suivi une catastrophe ferroviaire, aux films des années 1970 de Spielberg, son producteur. « La Planète des singes : les origines » (10 août) raconte comment les singes ont conquis la planète en se soulevant contre les humains. Tandis que « Cow-Boy & Envahisseurs » (24 août) met en scène une petite ville de l’Ouest envahie par des extraterrestres, qu’affronteront Daniel Craig et Harrison Ford. Et le 31 août, ceux qui aiment se faire peur partiront pour la « Destination finale » (5e épisode).
Pour rire
Hollywood n’est jamais loin non plus du front du rire. Citons « Mes meilleures amies » (10 août), produit par Judd Apatow, avec deux femmes qui se disputent pour organiser le mariage de leur amie commune ;
« Comment tuer son boss » ( le 17), avec Jennifer Aniston et Colin Farrell ; et « Un jour » (le 24), comédie romantique avec Anne Hathaway et Jim Sturgess. On pourra aussi, côté français, prendre en Corse l’« Itinéraire bis » (2 août) en compagnie de Fred Testot et Leïla Bekhti. Et, si l’on est enfant ou assimilé, apprécier, « les Schtroumpfs » animés en 3D (le 3 août), production Sony qui envoie les petits personnages de Peyo à New York.
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