Grant Green fut le guitariste emblématique d'une époque. Sa musique originale, mariant allègrement jazz et funk et faisant de lui le pionnier du jazz-funk ou funk-jazz, a été redécouverte ces dernières décennies par des DJs comme Gilles Paterson, des groupes d'acid jazz comme US3. Elle a même été samplée par des fondateurs du hip-hop, A Tribe Called Quest ou Public Enemy.
En fait, Grant Green a surtout été inspiré à ses débuts, comme son mentor Charlie Christian, par le jeu des saxophonistes (de Lester Young à Charlie Parker). Ce qui lui vaudra d'être découvert, fin des années 1950-début 1960, par Lou Donaldson, un saxophoniste-alto qui lui ouvrira les portes de l'écurie Blue Note. Il deviendra un Staff Guitarist de la maison de disques et a enregistré notamment avec Jimmy Smith, Lee Morgan, Hank Mobley, Joe Henderson, Elvin Jones, Larry Young, Sam Rivers et Herbie Hancock. Le changement intervient au tournant des années 1970, quand il oriente sa musique vers des accents plus soul, R&B, funk et groove. Il devient une icône des DJs et sera surnommé plus tard le père de l'acid jazz.
Des live inédits
C'est cette riche période que l'on retrouve pour la première fois grâce à la publication par le label américain Resonance Records (Bertus France)de deux albums live inédits : « Funk in France - From Paris to Antibes (1969-1970) » et « Slick - Live at Oil Can Harry's ».
Le double CD « Funk in France », livré avec un livret très documenté, vient des archives de l'INA et rassemble des enregistrements gravés lors du passage en studio à l'ORTF le 26 octobre 1969 et au festival de jazz d'Antibes/Juan-les-Pins les 18 et 20 juillet 1970. Si le concert donné à la Maison de la Radio, à la tête de son trio (Larry Ridley à la contrebasse, Don Lamond à la batterie) et avec Barney Kessel (guitare) invité sur un titre, pourrait paraître orienté bebop (même s'il y a une reprise d'un titre de James Brown !), il en va tout autrement de sa prestation au festival d'Antibes, en quartet. Dès les premières notes du premier morceau, le ton est donné. Le leader lâche des vagues et des torrents de notes pleines d'un groove électrique, tandis que l'organiste Clarence Palmer et le saxophoniste-ténor Claude Bartee installent de forts rythmes soul et funk, souvent répétitifs, avec des accents churchy et une énergie mélodique qui monte très vite et irrésistiblement en température. Une musique nouvelle, chaleureuse et énergique, qui devait diviser la critique française et une partie du public d'alors.
Ren de tel avec « Slick ! », enregistré le 5 septembre 1975 à Vancouver, au Canada. Accompagné par une formation basée à Detroit, le guitariste virtuose revisite un standard de Charlie Parker et un autre du tandem Antonio Carlos Jobim/Vinicius de Moraes, mais surtout délivre une pièce maîtresse hyperfunky de plus de 30 minutes, « Medley », incluant des thèmes repris à Stanley Clarke (basse électrique) et à des chanteurs et groupes cultes de la soul music et du R&B, Bobby Womack, Stevie Wonder, les Ohio Players et The O'Jays. Un pot-pourri volcanique pour une musique devenue une marque de fabrique.
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