En début de semaine j’ai accueilli une enseignante jeune au sein de mon cabinet, cela malgré le flot important et continu de patients dans la salle d’attente.
Cette dernière que je connais assez bien est arrivée la tête haute (artifice volontairement choisi lors de la confrontation avec les autres personnes qu’elle avait pu voir).
Cependant, en s’installant devant mon bureau, elle a changé littéralement d’attitude en montrant son désarroi matérialisé par des pleurs incessants. La laissant quelques minutes nous (j’étais en consultation avec un étudiant de 4e année) faire partager sa détresse psychologique, nous avons pris l’initiative de mieux comprendre les raisons de cette situation.
Un élève de sa classe ne cessait depuis des semaines de l’humilier devant les autres enfants, et malgré ses remarques il n’a pas cessé de poursuivre son manège très déstabilisant. De ce fait, elle a décidé de convoquer les parents de ce « chérubin » afin d’avoir des explications. Contrairement à ce qu’elle pensait, la mère et le père de cet élève ont adopté une attitude défensive en expliquant que le comportement de leur fils n’était en aucune manière répréhensible. Il correspondait à un comportement en rapport avec un manque de compétence de cet enseignant.
De ce fait, elle a demandé à sa hiérarchie de la soutenir afin de résoudre ce délicat problème.
Curieusement les paroles et les actes de son inspection ont été quelque peu déconcertants. Il lui a été rappelé sa fonction au sein de sa classe, et la nécessité de ne pas faire de vagues.
Cette attitude est très classique de la part d’une administration qui n’a de cesse de camoufler sous un tapis les problèmes de ses agents, cela sans réellement apporter de solution satisfaisante.
De ce fait, cette patiente ne peut poursuivre de manière sereine son activité professionnelle, et je me suis vu contraint, du fait d’une absence de solution satisfaisante pour assurer son épanouissement et celui de sa classe, de l’arrêter.
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