Comme chaque année, la période estivale s’annonce tendue pour le système de santé. Et pourtant, alors que la sonnette d’alarme avait été tirée l'an passé en ville comme à l'hôpital, le mot d’ordre officiel du ministère semble cette fois de rassurer au maximum. À l’été 2022, le Dr François Braun – pas encore ministre – était sur le pont. Sa mission flash sur les soins urgents et non programmés visait ouvertement à « éviter la catastrophe » avec une liste de parades et de mesures exceptionnelles. Cette fois, nulle mission flash mais plutôt des messages relevant du « circulez, il n’y a rien à voir ! ». Les difficultés auxquelles était confronté le système de soins français ont-elles été résolues depuis ? Pas vraiment…
Du côté des urgences, les premières alertes arrivent déjà (fermetures, fonctionnement en mode dégradé), et de plus en plus tôt dans le calendrier. Ce lundi, le ministre de la Santé concède au « Figaro » que « des points chauds » ont été identifiés dans la région Centre-Val de Loire, en Bretagne ou en Dordogne mais aussi dans les zones à forte affluence touristique. Pourtant, François Braun estime que, globalement, les difficultés sont « moindres » que l’été dernier.
La raison ? Les mesures ayant fait leurs preuves en 2022 ont été prolongées ou pérennisées. Devant la commission des Affaires sociales du Sénat début juillet, le ministre s’est ainsi félicité d'une « baisse de 5 % de la fréquentation des services d’urgences », qui s’est accompagnée d’une augmentation de 10 % des appels au 15. Le gouvernement vient d’ailleurs de réactiver son plan de communication pour inciter les Français à appeler ce numéro en priorité et il pousse parallèlement à la généralisation des Services d’accès aux soins (SAS) sur tout le territoire. Impliquant un report de la charge sur les libéraux pour lesquels la majoration « soins non programmés » a été entérinée par le règlement arbitral. Cependant, ces praticiens subissent eux-mêmes de plein fouet les effets de la pénurie médicale.
Qu'on se rassure… Une instruction a été envoyée fin juin aux agences régionales de santé (ARS) pour « fluidifier les parcours d’aval des urgences en prévision de l’été ». Au 1er juillet, un diagnostic territorial devait avoir été mené dans chaque région en vue d'un plan d'action. L’instruction insiste sur la nécessité de mettre en relation l’ensemble des acteurs publics et privés – Samu, hôpitaux, médico-social, cliniques, URPS. Suffisant pour mobiliser des professionnels de santé à bout de souffle ?
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