Sans Philippe, pas de Quotidien

Publié le 10/02/2023
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S’il y a bien une chose dont je suis sûr, c’est que sans Philippe Tesson, le Quotidien du Médecin n’aurait jamais existé. Et je le sais parce que j’y étais.

À la fin des années soixante, lorsque Philippe rencontre Marie-Claude Millet et qu’ils se marient, il a déjà derrière lui dix années de rédaction en chef de Combat. Une formation sur le tas qui, bien au-delà de l’écriture, lui avait permis de maîtriser toutes les facettes de son métier, de la mise en page à l’impression en passant par l’animation d’une équipe et la gestion d’une entreprise.

Toutes ces qualités allaient lui permettre, quelques années plus tard, de créer le Quotidien de Paris. Mais en attendant, ce fut le Quotidien du Médecin, car que pouvait-il y avoir de mieux, au carrefour de la presse et de la médecine, que de défier, avec le panache qui caractérisait Philippe, et Marie-Claude, tous les sceptiques qui leur promettaient l’échec ?

En décidant d’appliquer à l’information professionnelle les règles de la presse « grand public », Philippe, non seulement connut le succès que l’on sait, mais il encouragea une véritable révolution dans les publications destinées aux professions médicales, les plus anciennes comme toutes celles qui naquirent de cette véritable transgression. Sans oublier l’agrandissement de la famille des Quotidiens, avec le Quotidien du Pharmacien et même, quelques années après, le Quotidien du Maire.

Philippe et Marie-Claude me firent l’honneur, moi qui étais depuis cinq ans l’adjoint de Philippe à la rédaction en chef de Combat, de me confier leur « bébé », pour passer le cap périlleux de la première année, puis guider les années de son épanouissement.

Fidèle à sa volonté de respecter en toutes circonstances la liberté de tous ses collaborateurs, Philippe n’intervint jamais dans le contenu du Quotidien ; mais il veilla toujours avec la plus grande rigueur à sa gestion, et quelques acheteurs d’espace doivent encore se souvenir du professionnalisme inébranlable avec lequel il a toujours négocié avec eux. Car ce diable d’homme avait plus d’une corde à son arc, même si son éducation lui interdisait de les afficher, et c’est sans doute pourquoi tant de ses anciens collaborateurs lui sont restés fidèles et se sentent aujourd’hui orphelins.

 

Robert Toubon, rédacteur en chef du Quotidien du Médecin de 1971 à 1985

Source : Le Quotidien du médecin