Deux de plus. On ne compte plus les rapports et travaux sur l’impact de la pollution et des activités humaines sur la santé. À l’exemple de l’étude PestiRiv, dont les résultats ont été présentés en début de semaine. Les niveaux d’imprégnation aux pesticides sont plus élevés chez les personnes habitant en zones viticoles, avec des variations en fonction des pesticides mais aussi des périodes de traitement des vignes, concluent Santé publique France (SPF) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui ont mené ces travaux depuis 2021. L’objectif étant de décrire la contamination des milieux et l'imprégnation des personnes vivant en zones viticoles par les pesticides utilisés sur ces cultures, 56 substances ont été recherchées. Ainsi, les habitants à moins de 500 m de vignes présentent une exposition plus élevée, « influencée par les quantités de produits utilisés, la distance aux vignes, les contacts avec l’environnement et certains gestes du quotidien ». PestiRiv montre notamment une augmentation de l’imprégnation urinaire comprise entre 15 et 45 %. Si SPF et l’Anses préconisent certains aménagements et gestes du quotidien comme se déchausser avant d’entrer dans un logement, ils plaident également pour une réduction des usages des pesticides « au strict nécessaire ».
Un appel à contrer la publicité de l’industrie fossile
Cette semaine, ce sont aussi les énergies fossiles qui ont été pointées du doigt. « La dépendance aux combustibles fossiles alimente une triple crise : elle dévaste l’environnement, inflige des dommages considérables à la santé humaine et réduit la stabilité indispensable au bon fonctionnement des systèmes de santé », écrit l’Alliance mondiale climat et santé, qui regroupe plus de 200 organisations sanitaires autour du globe. Le rapport se veut « un appel puissant à l’action » afin d’« accélérer la transition vers un avenir durable », écrit en préambule la Dr Lujain Alqodmani, ancienne présidente de l’Association médicale mondiale. Si l’Alliance appelle à « arrêter toute nouvelle exploration », « faire payer les pollueurs » ou encore « réglementer, limiter et contrer la publicité et la désinformation de l’industrie fossile », le secteur sanitaire est aussi mis à contribution pour « montrer l’exemple », notamment en décarbonant les systèmes de santé et en adoptant des pratiques durables.
Entre constats et appels à l’action, le monde sanitaire se mobilise. Sans compter le plan d'action de Belém pour la santé (PABS), qui sera lancé dans deux mois lors de la journée dédiée à la santé (13 novembre) à la COP30, au Brésil. Porté par l’Organisation mondiale de la santé, il vise à fédérer « la communauté internationale en faveur de la mise en place de systèmes de santé résilients au climat et durables sur le plan environnemental ». Rendez-vous dans deux mois ?
C’est vous qui le dites
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