En 2019, la France occupait la septième position pour l’espérance de vie la plus élevée, parmi les 23 pays d’Europe de l’Ouest, et le quatrième rang pour l’espérance de vie en bonne santé, met en évidence une étude de l’Inserm, du CHU et de l’université de Bordeaux en collaboration avec Santé publique France, la Caisse nationale d’Assurance-Maladie (Cnam) et les collaborateurs de la Global Burden of Diseases study (GBD)*, publiée dans The Lancet Regional Health.
Entre 1990 et 2019, l’espérance de vie des Français est ainsi passée de 77,2 ans à 82,9 ans. L’espérance de vie en bonne santé (sans limitation irréversible d’activité dans la vie quotidienne ni incapacités) a grimpé de 67 à 71,5 ans. Autre indice de l’amélioration de l’état des Français : le nombre total d’années de vie en bonne santé « perdues » à cause de la maladie, du handicap, de la mort, a diminué de 25 192 pour 100 000 habitants en 1990 à 18 782 en 2019.
Le poids des maladies cardiovasculaires dans la mortalité moins lourd qu’ailleurs
En comparaison avec les autres pays européens, les maladies cardiovasculaires sont moins impliquées dans la morbidité et la mortalité en France, constatent les auteurs.
« Nous avons observé une charge de morbidité moins importante due aux accidents vasculaires cérébraux et aux cardiopathies ischémiques en France que dans d’autres pays d’Europe occidentale. Ce résultat pourrait s’expliquer par une prévalence plus faible de nombreux facteurs de risque cardiovasculaires (hypertension, diabète) et d’un mode de vie plus sain (exercice, alimentation) en France. Il faut continuer à poursuivre les efforts pour prévenir et traiter ces pathologies dont la prévalence demeure néanmoins importante », expliquent les auteurs dans un communiqué de l’Inserm. Et de préciser que ces bonnes performances sont aussi à mettre au compte d’un système de santé qui permet aux patients d’être bien suivis à un coût plus faible qu’à l’étranger.
En revanche, les cancers restent la première cause de mortalité en France (notamment cancer du poumon et colorectal), comme dans les autres pays européens, et des progrès doivent être faits en matière de prévention, en particulier de réduction du tabagisme (dont la prévalence est de 31 % en 2021-2022) ou de consommation d’alcool. Les chercheurs appellent aussi à mieux traiter les troubles de santé mentale (à commencer par les troubles dépressifs et anxieux) et les troubles musculo-squelettiques (les douleurs lombaires en particulier), les deux principaux motifs d’années vécues avec une incapacité.
Ce panorama de l’état de santé des Français juste avant la pandémie en 2019 doit aider les décideurs à affiner leurs politiques publiques, et à les réajuster après la pandémie de Covid-19 qui a miné la santé des habitants et entravé la marche déjà chaotique du système de santé français. Et les auteurs de conclure sur la nécessité de reproduire cette étude aujourd’hui, en reprenant les mêmes indicateurs clés.
* La « Global Burden of Disease study », coordonnée par l’Institute for Health Metrics and Evaluation, est conduite depuis 1990 par un réseau mondial de 5 647 collaborateurs dans 152 pays et territoires. L’étude de 2019 analyse 286 causes de décès, 369 maladies et traumatismes et 87 facteurs de risque dans 204 pays et territoires.
Pas de surrisque pendant la grossesse, mais un taux d’infertilité élevé pour les femmes médecins
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols