Un généraliste du Doubs poste un poème sur Facebook pour trouver un successeur

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Publié le 03/04/2018
Plume

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Pour trouver un successeur, certains généralistes n'hésitent pas à faire parler leur créativité. Le Dr Jean-Marc Clément, généraliste à Colombier-Fontaine dans le Doubs, a pris sa plus belle plume et publié un poème sur le compte Facebook de sa fille. Son but : convaincre celui ou celle qui voudra bien reprendre son cabinet grâce à ces quelques vers :

Je n’ai pas vu le temps passer.
Ça fait presque 37 années
Qu’à Colombier je prends mon pied
En exerçant, je dois l’avouer
Le plus passionnant des métiers.
J’ai essayé de soulager
D’être à l’écoute, d’accompagner
De rassurer et de soigner
Tous les maux que l’on m'a confiés
Même ceux que la Faculté
A oublié d’nous enseigner
Remplaçant parfois le Curé
J’en ai toujours été remercié
Par des patients intentionnés
M’accordant leur fidélité.
Mais la retraite pointe son nez
Et le médecin est fatigué.
Fin juin je rends mon tablier
C’est gracieusement que je céderai
À qui serait intéressé
Mon cabinet que je regretterai

À la retraite depuis début janvier, le Dr Clément, 65 ans, a déjà prolongé son activité jusqu'au mois de juin faute de repreneur. Il craint une fermeture du cabinet au sein duquel il a exercé depuis presque quarante ans et une perte d'offre de soins pour ses 3 000 patients. Comme lui, une autre généraliste quittera la commune avant la fin de l'année, d'où l'urgence de son message.

« C'est pourtant un cadre de vie agréable et avec ce poème je veux en témoigner », explique le généraliste joint par Le Généraliste. Son usage des mots est également une façon pour lui de se démarquer. « Des annonces classiques, j'en lis tous les jours dans le journal ! », poursuit celui qui s'est mis en quête d'un successeur depuis plus d'un an. La poésie est donc sa dernière tentative de séduction. La mairie de Colombier-Fontaine prévoit par ailleurs la construction d'une maison médicale pour attirer des généralistes. Le Dr Clément espère bien que sa prose touchera l'un d'eux.


Source : lequotidiendumedecin.fr