Du haut de son 1m20 et avec ses grands yeux verts, Miroki, humanoïde conçu par la start-up parisienne Enchanted Tools, a tout pour plaire. En plus d’un physique attendrissant, ce petit bonhomme jaune, dopé à l’IA et à la voix saccadée, est capable, à l’aide de ses bras bien taillés et d’un système robotique entraîné, d’assister les équipes soignantes dans leurs tâches quotidiennes. « Il suffit de lui parler et, grâce à l’intelligence artificielle, il comprend les ordres et applique les consignes », s’est félicité Samuel Benveniste, co-fondateur de l’entreprise, lors d’une présentation au salon MedInTechs à Paris.
Porter des charges lourdes, pousser des brancards, assister les soignants dans les tâches répétitives : voilà le champ d’action de ce petit assistant. « Il a clairement été conçu pour prendre en charge des tâches répétitives et pénibles souvent néfastes pour la santé des soignants, explique l’ingénieur. On sait notamment que le travail de nuit est cancérigène, ce robot, lui, travaille 24 h/24, donc on préfère forcément lui déléguer ce travail ». C’est notamment grâce à un système de poignées adaptées que ce nouvel allié peut pousser des charges lourdes et déplacer des objets plus ou moins volumineux comme des chariots, des plateaux ou encore des thermomètres.
Allié robotique au grand cœur
Au-delà de son aide aux soignants, Miroki devrait jouer un rôle clé auprès des jeunes patients atteints de cancer. À l’Institut du cancer de Montpellier, le petit robot accompagnera bientôt les enfants en radiothérapie, un traitement long et souvent éprouvant. « Pour ce traitement, contrairement à la chimiothérapie, ni les soignants ni les parents ne peuvent accompagner l’enfant dans la salle », explique le Dr Julien Welmant, onco-radiothérapeute à l’Institut du Cancer de Montpellier. L’enfant sera désormais accompagné du début à la fin de sa prise en charge, avec tout un univers et une histoire imaginée pour lui faire oublier ce difficile moment à passer. « Si l’enfant aime les dinosaures ou les princesses, le robot pourra tout à fait s’adapter et privilégier des sujets de discussions personnalisés, explique le Dr Welmant. Avec ce nouveau compagnon, on diminue l’angoisse de l’enfant, des parents et des soignants », sourit-il, emballé.
Après plusieurs mois de tests, Miroki s’apprête à faire ses premiers pas en situation réelle dès avril, avec un patient à l’Institut du cancer de Montpellier. Une première mondiale qui pourrait inspirer d’autres établissements à travers le monde. « Tokyo, Dubaï, Memphis, San Francisco, de nombreuses structures attendent que ça se lance chez nous pour l’adopter à leur tour ! », avance le Dr Welmant.
Le dispositif sera également testé dans les mois à venir sur cinq sites de l'AP-HP, où il sera évalué pour mesurer son efficacité et ses risques potentiels. Dès 2026, il sera commercialisé au prix de 30 000 euros. « À cela s'ajoutent les coûts de maintenance et de formation du personnel. Sur cinq ans, la durée de vie moyenne d'un Miroki, le coût global s’élève à environ 70 000 euros », précise Samuel Benveniste. Alors, accessoire gadget ou véritable allié des soignants hospitaliers ? C’est désormais aux blouses blanches d’en juger…
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