À Colmar (Haut-Rhin), le stationnement « relève de l’exploit ». Et depuis le 1er janvier il en coûte 300 euros par an aux médecins et infirmiers libéraux pour se garer dans la ville. Un forfait « décidé unilatéralement et sans aucune concertation » avec les quelque 50 médecins de la ville, qui ont écrit au maire pour protester.
L’an passé les plaintes s’étaient multipliées dans plusieurs villes de France après la verbalisation de médecins en visite malgré leur caducée. Si Paris a rendu le stationnement gratuit à tous les professionnels de santé assurant plus de 100 visites à domicile par an et si Lyon est en pourparlers avec ses médecins pour instaurer un forfait de 120 euros, à l’échelle nationale aucune solution n’a été trouvée.
« Un service incontournable »
Les généralistes colmariens ne digèrent pas la pilule, d’autant que le maire a refusé de les rencontrer. Dans un courrier lui étant adressé, que l'Alsace s'est procuré, les praticiens y dénoncent une différence nette de traitement entre les médecins et les livreurs dans la « tolérance faite de l’usage de l’espace public ». Les praticiens soulignent que les visites à domicile des soignants ne se font « que pour rendre un service incontournable au patient âgé, impotent ou handicapé » et rappellent que celles-ci ne sont indemnisées que par 10 euros d’une compensation kilométrique « symbolique ».
« Nous pronostiquons un désengagement massif des médecins de l’activité de visite médicale », avertissent les médecins colmariens. Avant de tacler le manque de reconnaissance du maire Gilbert Meyer : « Le secteur médical libéral n’a jamais bénéficié d’aucune aide de la municipalité, alors même que notre organisation force l’admiration de bien des municipalités ».
L'Ordre plaide l'apaisement
Contactée par « Le Généraliste », le Dr Pascale Fiat, présidente de la section Haut-Rhin de MG France, insiste sur le service rendu aux patients. « Il n'est pas question d'avoir des avantages mais d'exercer notre profession sereinement, avec l'aide des municipalités », explique-t-elle. La généraliste ne souhaite pas « polémiquer » et prône l'apaisement. Tout comme l'Ordre des médecins qui, assure le Dr Pascale Fiat, essaie de trouver un arrangement avec la municipalité.
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