Le gouvernement envisage de faire prendre en charge par les entreprises, à la place de la Sécurité sociale, quatre jours d'indemnités journalières pour les arrêts de moins de huit jours, selon une information révélée début août par les Échos.
Aujourd'hui, après un délai de carence de 3 jours, les salariés perçoivent de l'Assurance Maladie des indemnités journalières égales à 50 % du salaire journalier de base.
L'un des objectifs de cette mesure, outre qu'elle soulagerait les finances de l'Assurance maladie, serait de responsabiliser les entreprises si la hausse des arrêts maladie est due à une détérioration des conditions de travail.
Levée de boucliers du patronat
Ces dernières semaines, plusieurs voix se sont élevées contre cette piste. Le patronat y est sans surprise hostile. Fin juillet, le Medef, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et l'U2P (artisans), ont fait savoir leur mécontentement dans un courrier à Matignon. Ils estiment que ce « transfert aux entreprises constituerait une charge nette nouvelle » ne pouvant être accepté. Ces organisations soulèvent que ne peuvent être oubliées « la question des pratiques de prescriptions médicales » ainsi que « la responsabilisation du salarié ».
La ministre du Travail Muriel Pénicaud est également opposée à ce projet, selon une lettre révélée ce jeudi par L'Express. Dans cette lettre envoyée fin juillet au Premier ministre, la ministre recommande, si le gouvernement n'abandonnait pas son projet, de « présenter ce transfert comme une solution ultime au cas où les partenaires sociaux ne trouveraient pas une autre source d'économies par la négociation ».
Avec AFP
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