Sur le timing du projet de loi de santé, on a bien du mal à accorder ses violons entre gouvernement et Assemblée et au sein même de l'exécutif. Dimanche, il avait d'abord été annoncé que l'examen en nouvelle lecture du projet de loi sur la Santé à l'Assemblée serait reporté de lundi 16 à mardi 17 du fait des évènements. Mercredi midi, on annonçait une reprise des débats jeudi 19, malgré les demandes de la plupart des groupes politiques après les attentats.
Le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen expliquait alors que ce report était une marque de respect à l'égard des professionnels de santé qui ont suspendu leur grève contre la mesure après les attentats. "Mais il n'a jamais été question de suspendre les travaux parlementaires" et "le président de la République en conseil des ministres nous a appelés à faire en sorte que la vie économique, sociale et culturelle du pays reprenne son cours normal", poursuivait le médecin et secrétaire d’État. Le gouvernement veut que la loi Santé "soit adoptée d'ici la fin de l'année" définitivement, insistait-il.
Si cet objectif semble toujours de mise, le gouvernement a finalement décidé mercredi après-midi un nouveau report à la semaine prochaine de la reprise des débats à l'Assemblée Nationale. Cette fois, c'est Marsiol Touraine qui a expliqué la décision par la volonté de "nombreux parlementaires" de participer à des hommages aux victimes des attentats du 13 novembre dans leur circonscription. "Je crois qu'ainsi l'esprit de concorde pourra nous rassembler", a justifié la ministre de la Santé, annonçant la reprise des débats pour mardi soir.
Dans cette affaire, le gouvernement semble surtout avoir cédé aux pressions de plus en plus fortes des élus de sa majorité. Dès mardi, les groupes LR et UDI avaient demandé un report à la semaine prochaine. Ils ont été rejoints mercredi par les écologistes et les radicaux de gauche. "Nous avons besoin d'être auprès de nos concitoyens dans cette période", explique en effet le chef de file des élus PRG, Roger-Gérard Schwartzenberg.
Il n'est pas dit que ce report supplémentaire satisfasse en revanche les médecins libéraux. Presque tous demandant un report supplémentaire. Le "Mouvement pour la santé de tous", opposé au projet de loi, appelant même mercredi à un "moratoire" et à l'ajournement du projet jusqu’à la conférence de santé prévue le 11 février.
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