Nicolas Revel a présenté ce jeudi aux membres du conseil d’administration de l’Assurance maladie le rapport « Charges et produits ». Ce document liste les propositions de la caisse pour « améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses ». Il donne généralement la tendance des pistes que l’on retrouve au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) présenté à l’automne.
Mais cette année l’exercice s’avère particulier, dans un contexte de crise sanitaire inédit et dont l'évolution reste incertaine, mais aussi alors que le gouvernement mène une concertation sociale de grande ampleur avec le Ségur de la Santé pour lequel il n'a pas rendu tous ses arbitrages.
Même si une progression de l’Ondam 2021 est attendue, l’Assurance maladie ambitionne malgré tout de trouver des pistes de réduction des dépenses. Les économies attendues pour l’année 2021 sont cependant largement en deçà de celles prévues les deux dernières années. La caisse chiffre à hauteur de 1,075 milliard (voir tableau) les économies pouvant être réalisées, presque moitié moins qu’en 2020 (2,069 milliards).
Pour certains postes les montants restent similaires, c’est le cas pour les IJ par exemple avec 100 millions d’euros économies espérées, les génériques (45 millions) ou la iatrogénie (40 millions).
En revanche, la caisse a décidé pour 2021 de réduire les actions de lutte contre les fraudes et abus avec 150 millions d’économies espérées contre 220 millions en 2020, compte tenu du contexte entourant l’hôpital avec la crise sanitaire, les contrôles sur les fraudes à la T2A notamment étant ajournés. C’est également ce qui explique que certains postes d’économies propres à l’hôpital ne soient pas présents dans le tableau des économies. On peut citer par exemple, celles générées par « la gestion de la liste en sus » ou « le développement de la chirurgie ambulatoire ». Les deux postes représentaient 300 millions d'euros d'économies attendues l'année dernière
Mieux prescrire antidiabétiques et hypolipémiants
Pour 2021, l’assurance maladie mise donc notamment sur des actions sur les médicaments, sur lesquels elle prévoit 322 millions d’économies. La dispensation adaptée en pharmacie par exemple, autorisée à partir du 1er juillet, devrait permettre 60 millions d’économies selon le rapport. Pour les prescriptions d’antidiabétiques, la caisse mise sur 25 millions d’économies et prévoit notamment pour cela un travail autour du recours à la metformine, dont la prescription par les généralistes reste trop faible par rapport aux recommandations. Avec des freins à la prescription identifiés liés notamment aux limites perçues par les généralistes de l’efficacité de la metformine selon le profil de certains patients. La caisse prévoit donc une meilleure communication sur les modalités pratiques de prescription avec des actions d’accompagnement.
La caisse espère aussi faire des économies en travaillant sur le mésusage des médicaments prescrits en cas d’hypercholestérolémie. Encore une fois, les prescriptions des généralistes sont particulièrement ciblées puisque, davantage que les cardiologues et endocrinologues, ils sont identifiés comme ne respectant pas la stratégie thérapeutique (prescription d’Inegy, Ezetrol ou Liptruzet sans prescription de statines au cours des 6 mois précédents). La Caisse mènera donc une campagne de sensibilisation auprès de prescripteurs identifiés et espère faire 25 millions d’euros d’économies en favorisant le bon usage de l’ézitimibe.
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