La ministre a mis au point en début de semaine une Stratégie Nationale de Santé (SNS) en quatre points qui sera la feuille de route du quinquennat. Invités à y mettre leur grain de sel avant les patients, les syndicats de médecins sont partagés entre doute et intérêt. Prévention, accès aux soins, qualité des soins et innovation seront les quatre priorités du gouvernement en matière de santé pour les cinq prochaines années. Le contenu de la SNS devrait être affiné tout au long de l'automne, via un processus de concertations. Dans un premier temps, des consultations auront lieu jusqu'en octobre auprès des autres ministères concernés par cette SNS (ministère de l'Éducation, du Travail, de l'Environnement…) et avec les représentants du secteur de la santé, des élus et des usagers. Puis en novembre sur internet, auprès des Français.
Chez les représentants de médecins, cette nouvelle stratégie suscite encore des interrogations et ne satisfait pas complètement. Et d'abord, car des doutes sur le niveau d'implication des professionnels de santé et des patients dans cette nouvelle concertation subsistent : "Les Français ont déjà connu les "États généraux de santé" avec Bernard Kouchner, puis avec Roselyne Bachelot. Marisol Touraine, quant à elle, avait souhaité faire progresser la démocratie sanitaire avec les résultats qu'on connaît", prévient par exemple Jean-Paul Hamon, président de la FMF. Toujours à propos du dernier quinquennat, le SML craint aussi que l'histoire se répète et pose la question des moyens : "Une stratégie nationale de santé sans investissement ne serait que la réédition de la précédente qui fut incapable de mettre en œuvre le virage ambulatoire", assure le syndicat de Philippe Vermesch, même s'il "se félicite de voir que la prévention et la promotion de la santé figurent au premier rang des priorités du gouvernement".
La CSMF se soucie aussi de savoir comment va s'articuler la SNS avec la LFSS : "Elle risque de se heurter à la réalité, en particulier la loi de financement de la sécurité sociale qui sera votée début décembre". Alors que la SNS doit être officialisée par un décret publié avant le 31 décembre. La place des libéraux dans cette nouvelle politique devra être mieux définie selon la CSMF : "Il est nécessaire de recentrer le système de santé sur les soins de ville pour que la stratégie annoncée réussisse", affirme Jean-Paul Ortiz. Le président de MG France Claude Leicher salue pour sa part la méthode et le fait qu'"il y aura de la discussion avec les professionnels de santé". Une réunion est d'ores est déjà prévue avec la DGOS mi-octobre. Claude Leicher se dit "satisfait du contenant", et donc des orientations précisées par la ministre, mais "attend de connaître le contenu".
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