Les conduites addictives sont de plus en plus répandues au travail. C'est le constat qu'a présenté mardi à Paris la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Midelca) lors de la 2e journée nationale des conduites addictives en milieu professionnel. Il en ressort d'ailleurs que les professionnels de la santé font partie des métiers les plus touchés, avec l'hôtellerie et le marketing. Une étude qui renvoie les acteurs médicaux dans la thématique des souffrances au travail, déjà évoquée lundi par Marisol Touraine en conférence de presse.
Les blouses blanches ne sont pour autant pas les seules. "Plus de 20 millions de personnes, salariés, agents de la fonction publique, CDI comme CDD et populations précaires, mais aussi personnes à la recherche d’emploi sont concernées", selon la présidente de la Midelca, Danièle Jourdain Menninger. Le travail et l'environnement de travail peuvent "être un facteur déclencheur d'une conduite addictive, ou bien favoriser ou augmenter une pratique personnelle", a-t-elle ajouté.
Qu'il s'agisse d'alcool, qui reste le "problème majeur" selon les spécialistes, de cannabis, cocaïne, héroïne, amphétamines ou médicaments tels qu'antidépresseurs et analgésiques, leur consommation vise à "répondre au stress au travail", à "améliorer ses performances" ou à "s'adapter aux contraintes du travail", a résumé Danièle Jourdain Menninger. Michel Reynaud, psychiatre addictologue et président du Fonds Actions Addictions, a insisté sur le "paradoxe" entre la recherche du bien-être des salariés affichée par les entreprises et la hausse des addictions, responsables "d'un mort sur cinq en France" et d'"un acte de délinquance sur deux".
Selon une étude de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) datant de 2015, 91 % de dirigeants, encadrants et personnels RH et 95 % des représentants du personnel déclarent que les salariés de leurs structures consomment "au moins un produit psychoactif". Ils sont huit sur dix (85 %) à se dire "préoccupés par les questions de toxicomanie et leurs impacts sur le travail".
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes