Les centres départementaux de dépistage et de prévention sanitaire étaient fermés mardi en Seine-Saint-Denis pour dénoncer la fin d'une aide versée par l'État, jugée "indispensable" dans un département aux tristes records en terme de maladies chroniques. Selon le président socialiste du département, Stéphane Troussel, l’ARS, qui a versé en 2014 une aide d'1,3 million d'euros, "refuse de reconduire et de pérenniser ce financement" remettant en cause "un service de santé publique indispensable aux habitants".
En signe de protestation, ce département qui concentre des populations précaires à risque organise mardi une "journée morte" dans ses sept centres de dépistage et va cesser ses actions de prévention, explique Stéphane Troussel dans un communiqué. Dans le 93, le risque de tuberculose est trois fois plus élevé qu'ailleurs en France avec près de 26,4 personnes touchées en 2012 contre 7.6 au niveau national. Les cas de séropositivité détectés chaque année sont, eux, huit fois plus élevés que dans la France entière.
Cette polémique intervient après que l’Assurance maladie a décidé de fermer la moitié de ses points d'accueils dès septembre en Seine-Saint-Denis. Une restructuration censée garantir la "continuité du service" qui passe mal dans l'un des départements qui concentre le plus de difficultés sociales. Dans ce département où travaillent 1.500 agents, les bénéficiaires, 1,5 million d'assurés sociaux, sont déjà confrontés à des files d'attente interminables et des fermetures inopinées des centres de sécurité sociale, sans compter les problèmes de sécurité que peuvent rencontrer les agents. La décision de la CPAM inquiète de nombreux élus, et jusqu'au président du conseil départemental, pour qui la fermeture des accueils de la Sécurité sociale "va gravement pénaliser les usagers" et va à l'encontre de "l'égal accès du service public". Plusieurs maires ont aussi fait part de leurs inquiétudes.
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