L'Assemblée nationale a débuté hier, en séance publique, l'examen du projet de Loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2022. Si les mesures du texte avaient déjà été dévoilées, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a rappelé, lors de son intervention devant l'assemblée, l'ambition de ce dernier PLFSS :
« Vous allez examiner et, je l'espère, voter, le budget de la Sécurité sociale pour l'année 2022. (...) Ce PLFSS tire les enseignements de la période de crise sanitaire que nous affrontons depuis des mois. Cette crise sanitaire a démontré le rôle central de l’hôpital et plus largement celui de la Sécurité sociale. Nous avons engagé un réinvestissement massif dans notre système de santé, avec le Ségur de la Santé (...) et contrairement à ce que j'entends parfois : aucune économie ne sera faite sur le dos de l'hôpital public ! »
Téléconsultation, priorité aux Ehpad, séances de psy remboursées
Dans son discours d'introduction, le ministre de la Santé a également tenu à rappeler certaines mesures du PLFSS qui concernent directement la médecine de ville. Parmi elles, le développement de la télémédecine.
« Nous souhaitons tirer profit de ce qui a fonctionné pendant la crise sanitaire et pérenniser des innovations qui nous semblaient avant trop ambitieuses. (...) Je souhaite que la téléconsultation perdure car elle apporte une réponse, sans en être l'unique, au problème épineux, complexe et ancien des déserts médicaux. (...) Entre une téléconsultation et pas de consultation mon choix est fait », a-t-il déclaré.
Olivier Véran a par ailleurs rappelé les ambitions portées dans ce PLFSS 2022 en faveur de la prise en charge de la santé mentale des Français : « le gouvernement aura l'occasion de vous présenter lors des débats des réponses concrètes (...) sur l'accès direct et remboursé à des psychologues ou à l'entretien postnatal destiné à prévenir la dépression du post-partum ».
Sur le plan du maintien à domicile des personnes âgées, Olivier Véran a appuyé sur les « ambitions majeures » portées dans le texte : « il faut prendre à bras-le-corps ce bouleversement démographique sans précédent. (...) Le PLFSS contient donc un certain nombre de mesures visant à renforcer la visibilité et la qualité de l'offre à domicile ».
Un peu plus tard, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l'Autonomie, a détaillé le plan d'investissements « ambitieux » destiné à garantir le maintien à domicile des personnes âgées.
« Nous voulons garantir une plus grande simplicité et une meilleure coordination des interventions à domicile. Pour ce faire une dotation de coordination sera allouée dès 2022 afin d'entamer un grand chantier de simplification. Dès 2023, il s'agira de créer un interlocuteur unique pour nos concitoyens, afin de coordonner les activités d'aides, d'accompagnement et de soins jusqu'à maintenant réalisées par des structures différentes », a-t-elle souligné.
La ministre a également présenté les mesures prises en faveur du développement des Ehpad, qui se traduisent par un investissement de 400 millions d’euros en 2025. « Nous prévoyons d'augmenter le temps de médecin coordinateur pour une enveloppe de 67 millions d'euros en 2025 », a-t-elle ajouté.
Les syndicats toujours vent debout
Outre ces mesures qui concernent de près ou de loin la médecine de ville, le PLFSS intègre celles de l'avenant 9 (notamment la revalorisation de la visite pour les personnes âgées de plus de 80 ans en ALD).
Mais les syndicats de médecins libéraux n'en démordent pas ; la médecine libérale est, une fois de plus, exclue des efforts budgétaires prévus dans le texte.
Dans un communiqué, le SML regrette « que ce dernier budget du quinquennat ne soit pas à la hauteur des attentes des médecins libéraux et ne comporte aucune mesure permettant de restaurer l’attractivité de l’exercice libéral auprès des jeunes. »
De son côté la CSMF, via son président le Dr Jean-Paul Ortiz, estime que le texte en débat « est la transcription financière et comptable d'un Ségur essentiellement centré sur l'hôpital (...) ».
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