Faut-il réapprendre la courtoisie, la politesse et la déontologie, à certains de nos confrères ? Le jour de mes 70 ans, nous avons organisé une fête avec des amis chers et toute notre famille dans une belle ambiance d’amitié partagée. Pourtant, je remarque dès son apparition, que ma petite fille âgée de deux ans et demi est d’une pâleur anormale et que des hématomes parsèment ses petites jambes. Le lendemain, une prise de sang confirme mes angoisses : elle est atteinte d’une leucémie aiguë.
Je la fais donc admettre, après un interrogatoire circonstancié par téléphone et après avoir poussé activement les portes, dans le service d’hématologie pédiatrique de référence au CHU. Elle sera parfaitement traitée et se trouve actuellement en rémission complète. Sauf qu’aucun référent désigné n’a jamais expliqué aux parents les différentes phases du protocole et encore moins les résultats de ces examens. À ce jour, soit six mois après le diagnostic, ni son médecin traitant ni moi-même, n’avons reçu de courrier de ce service.
Je suis un de mes vieux amis atteint depuis 15 ans d’une maladie de Waldenström, en survie précaire sous Imbruvica, après de nombreux traitements hématologiques. Il développe malheureusement un cancer de la vessie infiltrante pour lequel nous décidons une chimio-irradiation plutôt hémostatique car, d’une part, sa maladie est extensive et, d’autre part, son état général est dégradé. Il est hospitalisé pour une pneumopathie et on lui découvre ce que l’on savait déjà, un épanchement pleural. Un chirurgien thoracique appelé décide d’un calquage ou de la pose d’un drain pleural. J’estime, dans son état actuel, ce geste démesuré. Mais je n’ai rien à dire car on ne me consultera pas.
Ainsi va la vie où chacun reste dans sa tour d’ivoire, avec un déficit de communication notoire qui frise la goujaterie. Et pourtant, je suis encore en activité…
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