Deux médecins PU-PH à la tête d’une nouvelle mission sur l’autonomie

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Publié le 09/07/2025
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Dans le cadre de la conférence nationale de l’autonomie, lancée par le gouvernement le 9 juillet 2025, les Prs Maria Soto Martin et Sandrine Andrieu sont missionnées pour établir une cartographie des solutions locales existantes pour prévenir la dépendance.

La Conférence nationale de l’autonomie a été lancée le 9 juillet par trois ministres : Charlotte Parmentier-Lecocq (Autonomie, Handicap), Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarité, Famille) et Yannick Neuder (Santé). Prévue par la loi Bien Vieillir d’avril 2024, ce rendez-vous doit rassembler une fois par an tous les acteurs du grand âge.

Son premier objectif est la remise à plat du 1,5 milliard d'euros de financements de la prévention de la dépendance dont l’efficacité et la pertinence vont être évaluées, sans objectif d'économies « à ce stade », a précisé le gouvernement. L'estimation de 1,5 milliard d'euros faite par la Cour des comptes pour chiffrer les dépenses de prévention de la perte d’autonomie comprend les 458 millions alloués aux aides techniques (fauteuils, déambulateurs, cannes…) de l’Assurance-maladie.

La priorité des pouvoirs publics est de diminuer le nombre de personnes âgées dépendantes (déjà 1,5 million). D’ici 2030, un Français sur trois aura plus de 60 ans. Or des actions simples peuvent retarder l’entrée en dépendance, avec une nutrition adaptée, de l’activité physique, le logement, le repérage précoce des fragilités…

Premier rapport attendu en 2026

C’est pour faire le tri entre le grain et l’ivraie que la Conférence a lancé ce mercredi en même temps que son inauguration une mission d’accompagnement et de suivi, présidée par deux expertes du grand âge. La Pr Maria Soto Martin est présidente de la Fédération des centres mémoire et responsable du centre de mémoire et de recherche du gérontopole du CHU de Toulouse. La Pr Sandrine Andrieu est quant à elle en charge du service d’épidémiologie clinique et santé publique du CHU de Toulouse.

Leur mission consiste à définir dix à quinze indicateurs nationaux communs de prévention de la perte d’autonomie. Un premier rapport d’évaluation triennal sera rendu en 2026. Les deux expertes auront donc pour objectif d’identifier les actions de prévention les plus efficaces.

Un des exemples de dispositifs structurants, Icope (pour Integrated care for older people) est déjà déployé dans plusieurs régions pilotes (Occitanie, Centre-Val de Loire, Auvergne-Rhône-Alpes…). Icope permet de repérer précocement la perte d’autonomie à travers six fonctions vitales (cognition, mobilité, nutrition, humeur, vision et audition), via des outils numériques alloués aux professionnels de proximité. Le gouvernement veut généraliser rapidement cet outil, au moins sur les deux premières étapes, le repérage des fragilités et l’évaluation fonctionnelle.

Côté financement, une évaluation des actions existantes sera nécessaire : « Les pouvoirs publics sont myopes sur la prévention », reconnaît le cabinet de la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq. Plus de 300 millions d’euros sont consacrés chaque année à la prévention via les ARS, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et les collectivités locales.


Source : lequotidiendumedecin.fr