"Obamacare est la loi, et restera la loi tant qu'elle ne sera pas remplacée". À l’issue du fiasco sur la réforme de la santé de Barack Obama, Paul Ryan, le président de la Chambre des Représentants n'a pu que faire un constat d'échec. C'est "une victoire pour les 24 millions de gens qui auraient perdu leur assurance", s'est au contraire réjouit l'ancienne candidate démocrate à la présidentielle, Hillary Clinton. Mais le principal perdant de cette fin de semaine est le président Donald Trump qui a donc subi une lourde défaite politique vendredi après la mise en échec de son projet phare de réforme du système de santé et des tentatives désespérées pour rabibocher son propre camp.
Neuf semaines après son arrivée au pouvoir, le 45e président américain a ainsi échoué sur deux grandes promesses de campagne : fermer les frontières aux réfugiés et abroger "Obamacare". Vendredi, le texte a été retiré au dernier moment pour éviter un vote négatif. Mais le milliardaire new-yorkais - qui n'a pas toujours été clair sur ses intentions- a été forcé de constater que le plan républicain d'abrogation et de remplacement de la loi sur l'assurance-maladie signée par son prédécesseur Barack Obama (2009-2017), qu'il a activement promu, se dirigeait vers un rejet à la Chambre des représentants. "Cela s'est joué à très peu de chose", a déclaré Donald Trump dans le Bureau ovale, d'un ton calme et posé. Il s'est dit "déçu" et "un peu surpris", mais a refusé d'accabler les élus républicains, reportant la faute sur la minorité démocrate.
Ce sont pourtant bien les dissensions au sein de son propre camp, majoritaire dans les deux chambres du Congrès (mais pas de beaucoup), qui ont coulé le nouveau projet de réforme, face à l'opposition de modérés et de conservateurs. Le successeur de Barack Obama avait vigoureusement défendu le plan républicain, dévoilé début mars. Il a parlé directement à pas moins de 120 parlementaires ces derniers jours. Mais même son ultimatum formulé jeudi n'a pas permis de forcer la main des élus récalcitrants de son camp. Sur 237 élus républicains, une grosse trentaine s'étaient déclarés contre le texte, s'ajoutant aux 193 démocrates de l'opposition. Le compte n'était pas bon…
L'échec du nouveau texte tient d'abord à l'opposition des modérés du camp républicains. Le projet aurait sabré les aides publiques aux personnes qui n'ont pas d'assurance santé grâce à leur employeur et doivent financer elles-mêmes leur couverture. Quelque 24 millions de personnes seraient sorties du système d'assurance maladie d'ici à 2026, selon les prévisions. Les coûts individuels auraient augmenté, et des services essentiels instaurés par Obamacare, tels que les urgences et les soins de grossesse, n'auraient plus été obligatoirement couverts. Plusieurs républicains modérés ont donc fait défection.
De l'autre côté du parti, les ultra-conservateurs du "Freedom Caucus" disaient que le plan républicain n'était qu'une version édulcorée d'Obamacare, qu'il conservait trop de réglementations coûteuses et n'aurait pas permis de faire baisser les prix. D'où ce paradoxe souligné par certains : "A lui seul, le Freedom Caucus a sauvé Obamacare", a tweeté l'élu modéré Adam Kinzinger, blâmant ses collègues récalcitrants. Un comble après des années d'opposition farouche au dispositif dans le camp républicain !
Pas rancunier en apparence, Donald Trump, lui, a renouvelé sa confiance à Paul Ryan, à qui il avait confié la gestion du projet et dont il aura besoin pour engager le deuxième grand chantier législatif de l'année : une grande réforme fiscale et une baisse d'impôts.
Mais pour l'heure, aucun retour de cette réforme emblématique abrogeant le "Obamacare" n'est envisagé à court terme. Donald Trump est néanmoins revenu à la charge samedi matin après sa lourde défaite, dénonçant sur twitter le système d'assurance santé mis en place par Obama : "Obamacare va exploser et nous nous rassemblerons tous et construirons ensemble une superbe loi de santé pour LE PEUPLE. Ne vous inquiétez pas!", a-t-il écrit,
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