La Première ministre était en visite ce mercredi 29 juin au siège du Planning familial. Elle y a réaffirmé son soutien à la proposition de loi, annoncée ce week-end, qui vise à inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution.
« En ce moment on voit qu'il y a des régressions, l'Histoire se remet à marcher dans le mauvais sens (…) Quand on voit les reculs auxquels on peut assister aujourd'hui, y compris en Europe avec l'extrême droite qui remet en cause ce droit à l'avortement, on voit l'importance d'inscrire ce droit comme un droit fondamental », a déclaré Élisabeth Borne.
Elle a donc plaidé pour inscrire ce droit dans la Constitution française mais aussi « dans la charte des droits fondamentaux au niveau européen ».
Accompagnée de la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, la cheffe du gouvernement a échangé avec des associations et professionnels de santé, qui se sont félicités de la volonté de « sacraliser » le droit à l'IVG, quand bien même il ne serait pas menacé aujourd'hui en France. « Ce n'est pas quand la maison brûle qu'on prend une assurance », a métaphorisé Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes.
Un accès hétérogène sur le territoire
Les professionnels de santé présents se sont émus de « l'hétérogénéité » de l'accès à l'IVG sur le territoire, avec des femmes « obligées de se déplacer de département en département, qui doivent parfois faire 50-60 km », a souligné Sarah Durocher, coprésidente nationale du Planning familial.
Adrien Gantois, président du Collège national des sages-femmes a aussi alerté sur le « manque de professionnels dans certains territoires » : « nous avons très peur pour cet été, cela ne concerne pas que l'IVG mais aussi les maternités ».
La gynécologue Laurence Danjou, présidente de l'association nationale des centres d'IVG et de contraception, a mis en garde contre des difficultés croissantes à l'accès à « l'IVG instrumental », dont la part s'est réduite au profit de l'IVG médicamenteuse, « pas indiquée pour toutes les femmes ».
Le nouveau bureau du Conseil national de l’Ordre des médecins, qui tenait dans le même temps une conférence de presse, s’est dit prêt à défendre le droit à l’IVG… et la clause de conscience. En revanche, le nouveau président le Dr François Arnault a plus ou moins botté en touche sur l’inscription dans la Constitution, indiquant qu’il « n’interviendra pas dans le débat politique national ».
(Avec AFP)
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