Que vous ayez suivi la campagne avec enthousiasme ou boudé les discours syndicaux ces dernières semaines, vous ne pouvez pas vous désintéresser de ce qui va suivre… Car les élections aux URPS médecins dont les résultats sont tombés vendredi ouvriront un nouveau scénario pour les praticiens libéraux. Osons même une touche d’optimisme et parions qu’une fois passée cette échéance, les mois qui viennent seront plus constructifs. Question de bon sens : l’ambiance semble tellement plombée entre le corps médical libéral et les pouvoirs publics, que le quinquennat ne peut pas se terminer comme ça, en eau de boudin. Il en va de la crédibilité du président dont la cote en fin de parcours pourrait bien dépendre de sa capacité à se rabibocher avec des médecins que l’on dit être – depuis le plan Juppé – des relais d’opinion efficaces…
La première séquence qui s’ouvrira sera donc politique. Tous les regards sont d’abord tournés vers la commission mixte paritaire qui réunira, à la fin du mois, députés et sénateurs sur la loi de santé. Concernant cette réforme, le compromis paraît compliqué à trouver, mais impossible n’est pas français ! La suite se jouera en décembre après des élections régionales qui se solderont vraisemblablement par un remaniement. Quelles conséquences pour l’actuelle locataire de l’avenue de Ségur ? Il est trop tôt pour ouvrir les paris. Observons juste qu’on n’a jamais vu ministre de la Santé occuper le poste cinq ans d’affilé… Enfin, il faut garder la « Grande Conférence de santé » en ligne de mire. Vos syndicats ont tous décliné l’invitation du Premier ministre. Mais, passée la campagne, certains changeront peut-être d’avis d’ici à janvier…
Le second acte post-électoral sera conventionnel. Nicolas Revel a en effet promis que, sitôt le dernier bulletin de médecin dépouillé, il reprendrait langue avec vos syndicats. Des discussions devraient donc s’ouvrir ce trimestre pour entrer dans le vif du sujet au printemps, avec pour objectif de signer à l’été une nouvelle convention. Là encore, les résultats du scrutin aux URPS pèseront dans la balance. Et le nouvel homme fort de la Sécu les suivra avec attention. Car, du fait des règles du jeu en vigueur depuis une demi-douzaine d’années, il devra trouver l’accord avec un pôle majoritaire. Les médecins libéraux ont voté moins que d'habitude. Mais ceux qui l'ont fait ont envoyé un message plutôt contestataire. La Cnamts, le ministère de la santé devront faire avec s'ils veulent renouer avec les blouses blanches.
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