Exit François Braun, Aurélien Rousseau arrive au ministère de la Santé

Un an et puis s’en va !

Nommé le 4 juillet 2022, François Braun quitte le ministère de la Santé et de la Prévention. Et, alors que les noms de Frédéric Valletoux ou Stéphanie Rist circulaient, c’est finalement Aurélien Rousseau qui prend sa place avenue de Ségur. Le nouveau venu connaît bien la cheffe du gouvernement puisque ce dernier venait tout juste de quitter le poste de directeur de cabinet d’Élisabeth Borne.

Historien de formation et énarque rattaché au Conseil d'Etat, Aurélien Rousseau, 47 ans, avait été nommé directeur de cabinet de la Première ministre le 17 mai 2022.

Auparavant, de 2018 à 2022, il avait été directeur de l’ARS de l’Île-de-France. De cette expérience à l'ARS, qu'il a pilotée notamment pendant la crise sanitaire, il en avait tiré un essai, publié en septembre, (« La blessure et le rebond, dans la boîte noire de l'Etat face à la crise », éditions Odile Jacob) pour raconter « comment les choses de l'Etat se jouent, les décisions se prennent ».

« Fils spirituel de Nicolas Revel »

Issu de la gauche, il a été membre du PCF dans sa jeunesse, il a travaillé auparavant au cabinet de l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë, puis auprès des Premiers ministres socialistes Manuel Valls et Bernard Cazeneuve.

Aurélien Rousseau est marié à Marguerite Cazeneuve, numéro deux (directrice déléguée) de la Caisse nationale d'assurance maladie.

Un responsable syndical avait dénoncé récemment le côté très « vase clos » de la Macronie dans la santé, avec des jeux de chaise musicale entre personnes qui se connaissent par cœur.

Aurélien Rousseau, « c'est le fils spirituel de Nicolas Revel » l'ancien directeur de cabinet de Jean Castex, qui l'avait conseillé à Élisabeth Borne à son arrivée à Matignon en mai 2022, selon un ancien ministre.

L'entourage de la Première ministre avait justifié son départ de la rue de Varenne par « une année très intense durant laquelle de nombreux textes ont été votés au Parlement - dans un contexte de majorité relative - et la réforme des retraites menée ».

Directeur de cabinet à Matignon, c'est un poste « épuisant » et « le climat de tension » à l'Assemblée « ça joue sur la capacité des gens à tenir sur la durée », analysait une députée de la majorité à propos de son départ.

Aurélien Rousseau est « extraordinairement intelligent, profondément honnête, très engagé, très sensible », dit une proche qui a travaillé avec lui à la mairie de Paris.
« Il a l'expérience, il sait très bien comment fonctionne la machine, l'Élysée, Matignon. Il connaît Alexis Kohler (le secrétaire général de l'Élysée) et Emmanuel Macron. Je pense qu'il est déjà en train de nager », ajoute-t-elle.

L'espoir d'un dialogue renoué

Du côté des médecins, la nouvelle est pour l’instant bien accueillie.
« C'est quelqu’un avec qui nous pourrons échanger. (...). Après la question est celle de sa marge de manœuvre », a réagi Agnès Giannotti, présidente du syndicat MG France.

L’Ordre des médecins ou l’UFLM-S ont également salué son arrivée sur les réseaux sociaux.

L'@ordre_medecins félicite Aurélien Rousseau pour sa nomination au ministère de la Santé. Ex directeur de cabinet de la première ministre, il a été à la tête de l’@ars_idf durant l'épidémie de Covid19. Il succède au docteur @frcsbraun, que nous remercions pour son engagement. https://t.co/8YPkNZRKwn

— Ordre des Médecins (@ordre_medecins) July 20, 2023

.@aur_rousseau nouveau ministre de la santé .
Aurelien Rousseau avait montré sa capacité de réaction lors de la crise #COVID19 avec une gestion de l’ARS IDF positive et ce fut rare.
.@UFMLSYNDICAT lui adresse ses félicitations et lui demande des maintenant une entrevue.
Mr le…

— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) July 20, 2023

Aurore Bergé aux Solidarités

Autre changement avenue de Ségur, Jean-Christophe Combe, issu de la société civile et ministre des Solidarités, est remplacé par la cheffe des députés Renaissance Aurore Bergé.

Macroniste clivante, la députée de 36 ans a souvent espéré un poste gouvernemental. En politique, ses affinités successives, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé puis Emmanuel Macron, lui valent une réputation d'ambitieuse, voire d'opportuniste. « Elle la joue solo », grince un ancien macroniste. Mais Aurore Bergé, engagée très jeune à droite, a toujours affirmé suivre la même ligne directrice « libérale, progressiste, féministe et européenne ».

avec AFP