À trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, l’actuel locataire de l’Élysée entre en campagne. Ce jeudi 17 mars à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), devant un parterre de journalistes, Emmanuel Macron dévoile les grands axes de son programme pour les cinq années à venir.
Et la santé fait partie, avec l'école, de ses deux « grands chantiers ». Emmanuel Macron appelle à « sortir de la guerre de position et mettre toutes les parties prenantes autour de la table ». Car le chef de l’État a reconnu que l’investissement ne suffit pas toujours. « En santé, on n’a jamais autant investi, pourtant, on n’a pas résolu les problèmes. » Il faut selon lui « regarder la vérité en face : il y a une crise de sens pour beaucoup de professionnels de santé. Ils ont un besoin légitime de reconnaissance et de retrouver du sens ».
Des assistants médicaux pour tous
Les déserts médicaux, sont, pour le candidat En Marche, « un des sujets majeurs du pays ». Ainsi, il s’est emparé de la thématique de l’accès aux soins en rappelant que 10 % de la population n’a pas de médecin traitant et 5 % des plus de 65 ans n'en trouvent plus. Bref, constate-t-il, « il y a une mauvaise répartition des professionnels de santé sur le territoire ». Alors, le président sortant souhaite mettre en place des « objectifs nationaux pour répondre aux besoins des déserts médicaux, en réunissant tous les acteurs » de manière à « aider les médecins de ville à prendre plus de patients ». Ces concertations, ou « mises en œuvre collectives », « très concrètes », seraient menées localement pendant trois à six mois.
Emmanuel Macron a avancé comme solutions des assistants médicaux pour tous, un système de pharmacien ou infirmier référent dans certaines zones sous-dotées, un lien avec l’hôpital renforcé, un numéro unique pour obtenir un rendez-vous en 48 heures en s’inspirant du Service d’accès aux soins (Sas) ou encore la liberté laissée aux médecins d'avoir une activité mixte.
Une quatrième année en ruralité
Le président prévoit également une quatrième année d’internat, « une réforme demandée par les étudiants » selon lui, laquelle prendrait la forme de « semestres dans des déserts, mais pas systématiques, avec une meilleure rémunération » et un accompagnement, sur le logement par exemple.
L’ancien ministre de l'Économie de François Hollande n’est pas favorable à l’obligation stricte d’installation car « l’équilibre et la culture professionnelle ne fonctionnent pas ainsi ». Il craint également que des personnes soient découragées à l’idée d’être médecin. En revanche, Emmanuel Macron prévoit de « stopper le conventionnement dans les zones suffisamment dotées » et de « dégager du temps des médecins dans les zones bien dotées pour aller dans les zones en demande ».
Bien vieillir chez soi
Le président-candidat s’est aussi positionné sur l’autonomie, proposant d’adapter les logements des personnes vieillissantes, ce qui est selon lui « une très bonne politique : beaucoup plus intelligente que de payer un établissement beaucoup plus lourd et coûteux ». S’il promet plus de contrôles dans les Ehpad, le fondateur d'En Marche veut aussi recruter 50 000 infirmiers et aides-soignants et renforcer l'accompagnement.
Comme il l’avait déjà écrit dans une lettre adressée aux Français, Emmanuel Macron veut faire plus de prévention et renforcer les détections précoces de certaines pathologies, comme l’obésité, et les bilans de santé.
La grande cause de l’hypothétique second quinquennat sera, à nouveau, la condition des femmes. Le président promet de continuer à investir. Il s'est dit toujours contre la GPA. Sur la protection de l’enfance, Emmanuel Macron s’est dit en faveur du contrôle parental sur les écrans et la régulation des plateformes.
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