Alors que près de 80 % des personnels soignants ont été vaccinés au 31 août, les syndicats du secteur expriment leurs craintes par rapport à la date butoir du 15 septembre. « L’obligation à cette date [de vacciner les soignants] va générer des situations qui, par endroits, seront ingérables », a affirmé le secrétaire général de FO-Santé, Didier Birig, dans une lettre adressée au ministre de la Santé, Olivier Véran. À cette date, les salariés des hôpitaux et des Ehpad qui n’auront pas reçu au moins une dose de vaccin contre la Covid-19 pourront être suspendus, sans rémunération. Il s'agit là d'une « première étape » avant « une mise à pied », voire « un licenciement » s’ils refusent la vaccination, a déclaré Élisabeth Borne, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion. Didier Birig redoute une situation de chaos avec des fermetures de services de réanimation et de néonatalité. Selon lui, il va y avoir des « difficultés que l’application des sanctions engendrerait dans certaines structures, où des fermetures de services et de lits sont envisagées faute de personnel suffisant pour assurer la prise en charge des malades ». Le syndicaliste explique les réserves de ceux qui ne se sont pas encore fait vacciner. Tandis que le gouvernement a renvoyé les personnels vers les DRH, il est compliqué pour eux d'expliquer leurs soucis de santé. Il faut qu'il puisse le faire devant un médecin du travail par exemple. Précision de Didier Birig, ce mois de traitement supplémentaire a déjà été accordé aux soignants des Territoires d'Outre-Mer. Quant à la FHF, elle considère qu'il faut maintenir cette date en soutenant « la position ferme du gouvernement ». Les établissements auront à procéder à des réorganisations des équipes. Les chiffres quant au nombre de soignants concernés pour les suspensions ne sont pas encore connus. Ils devraient être de quelques centaines selon la FHF.
13 % des ambulanciers non vaccinés
Même inquiétude chez les ambulanciers. Selon une enquête publiée par l'une des fédérations de la profession, plus d'un ambulancier sur dix (13 %) ne souhaiterait pas se faire vacciner. Thierry Schifano, président de la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS) s'inquiète : « On risque d'avoir de véritables difficultés, avec une rupture du parcours de soins des patients et une augmentation de la carence ambulancière, c’est-à-dire des refus d'interventions pour le compte du Samu. » Et de regretter le manque d'anticipation des autorités sanitaires. Il préconise par exemple un fonctionnement en mode dégradé « en permettant à un ambulancier un peu moins qualifié (3 ans d'expérience au lieu d'un diplôme d'État) d'accompagner le conducteur ». Pour l'instant, pas de réponse de la tutelle.
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