"Les discussions sont en cours avec les professionnels concernés pour parvenir à des compromis, et elles se poursuivront dans les prochains jours". Après la fermeté, le cabinet de Marisol Touraine veut maintenant jouer l’ouverture en direction des hospitaliers et des médecins libéraux, ainsi que la ministre l’avait indiqué il y a quinze jours dans un entretien au Généraliste.
Les urgentistes hospitaliers qui ont eux aussi appelé jeudi à faire grève pendant les fêtes, seront reçus prochainement. Entendues mardi par Marisol Touraine, les cliniques privées maintiennent leur grève pour janvier, mais devaient à nouveau être en discussion vendredi après-midi avec le ministère.
Du côté des libéraux, Unof et MG France verront la ministre mercredi. "On a le sentiment qu’il y a une prise de conscience, mais tout cela ne reste que des paroles", se méfie Luc Duquesnel pour l’UNOF qui rencontrera Marisol Touraine mercredi après-midi. "La loi de santé qu’elle soit ou non supprimée ne règle pas le problème de la médecine générale qui est en danger", assure de son côté, Claude Leicher, président de MG France, qui se rendra au ministère quelques heures plus tôt. Pour la FMF -à ce jour toujours pas conviée avenue de Ségur- "la ministre" les "balade" depuis deux ans. Son président Jean-Paul Hamon plaide en faveur d’un "vrai Grenelle de la santé". Dans ce contexte, la petite phrase lâchée par Patrick Gasser à l’AFP intrigue sur les réelles intentions du ministère de la Santé : "Il semble qu'il y ait une volonté d'ouverture", a indiqué jeudi le président des spécialistes de l'UMESPE au lendemain d'une rencontre au ministère.
Cette reprise des pourparlers est poussée depuis la semaine dernière par l’Ordre des médecins. Il faut réécrire "en profondeur" le projet de loi santé, a encore plaidé dans Les Echos le président du conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom), Patrick Bouet, car "sans réécriture profonde du texte, et donc sans report de son examen, la contestation ne faiblira pas". Et de citer parmi les points de blocage, les délégations de vaccination aux pharmaciens, les pouvoirs accrus donnés aux ARS et la généralisation à marche forcée du tiers payant. En attendant de rencontrer la ministre, les représentants des médecins libéraux (Unof, Le Bloc, MG France, FMF) ont pu s’épancher jeudi devant les députés, puisqu’ils étaient auditionnés par les députés en commission des Affaires sociales.
Vendredi soir, depuis une petite commune de la banlieue de Tours, Marisol Touraine a réitéré être "disposée à examiner les points sujets à interrogations, à discussion" du projet de loi Santé. Aux journalistes qui l'interrogeaient à l'occasion de la visite du Centre du traitement et de la régulation de l'alerte (CETRA), regroupant l'ensemble des appels d'urgence reçus par les sapeurs-pompiers et la régulation médicale, à Chambray-lès-Tours, elle a justifié aussi sa volonté de généraliser le tiers payant...
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