L'exécutif souhaite ouvrir les emplois de direction de la fonction publique dont l'hospitalière aux personnels contractuels. Quelle est votre réaction ?
Nous prenons acte de ces annonces qui n'ont fait l'objet d'aucune concertation concernant les emplois de directeurs d'hôpitaux et directeurs d'établissements sociaux et médico-sociaux. D'ailleurs, sur le principe, cela n'est pas une nouveauté pour nous : l'accès aux contractuels des postes de direction est déjà autorisé techniquement par la loi. À ma connaissance, sur la France entière, il existe à l'heure actuelle deux postes de chefs d’établissement contractuels qui ont été nommés de la sorte, et beaucoup plus de directeurs adjoints. Maintenant, s'il y a une volonté de la part des pouvoirs publics d'accélérer les choses en la matière, nous souhaiterions y être associés très rapidement.
Qu'y voyez-vous à redire si le principe est légal ?
Nous sommes prêts à discuter ce principe de recrutement pour les contractuels, dès lors que cela reste à la marge. Mais pour l'instant, cela ne nous semble pas prioritaire. Par exemple, nous n'avons toujours pas de politique de détection et de gestion des potentiels des directeurs. Alors que nous considérons que cela devrait être la priorité du ministère de la Santé et du Centre national de gestion.
Que demandez-vous exactement en matière de gestion du personnel ?
Pour un certain nombre d'administrations, les directeurs sont accompagnés dans leur trajectoire et l'organisation de leur parcours professionnel. Dans la fonction publique hospitalière, au-delà de l’action du Centre National de Gestion, il n'existe aucun dispositif d'accompagnement en dépit des regroupements de directions et de la mise en place des groupements hospitaliers de territoire. Il est urgent de le faire.
De plus, à l'heure actuelle, la politique de nomination des directeurs d'hôpitaux, d'établissements sociaux et médico-sociaux se fait dans un cadre paritaire. La tendance du ministère de la Santé est d'aller de plus en plus vers des nominations discrétionnaires. Or, les deux démarches sont incompatibles entre elles.
Dans la pratique, comment les directeurs sont-ils nommés ?
Aujourd'hui, le système de nominations est paritaire pour les directeurs d'hôpitaux et il est quasiment discrétionnaire pour les DG de CHU. Selon nous, soit on fait entièrement du discrétionnaire, soit on fait du paritaire, ce qui a évidemment notre préférence, et en respectant vraiment les différents avis. Le mélange des genres depuis plusieurs années entre les deux systèmes est un problème aux yeux des directeurs.
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