Il s’agissait de la première journée d’action du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Dans au moins cinquante villes ont eu lieu des rassemblements, dont Grenoble (Isère), Nantes (Loire-Atlantique), Toulouse (Haute-Garonne), Marseille (Bouches-du-Rhône), Paris ; mais également de plus petites localités telles qu’Aurillac (Cantal), Épernay (Marne) ou encore Cherbourg (Manche). Neuf syndicats et collectifs sont derrière cette action, dont la CGT. Une mobilisation néanmoins faible, qui a regroupé entre 200 et 300 personnes dans les grandes villes. Les organismes appelaient à des hausses de salaires et des renforts en effectif dans les hôpitaux.
C’est dans la commune normande de Cherbourg que le président avait annoncé le 31 mai dernier une mission flash sur les services d’urgences, commandée auprès du Dr François Braun, président de Samu-Urgences de France et référent santé d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Faute de soignants, au moins 120 services ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparaient, avait renseigné fin mai son association.
Des décisions d'urgence dès juillet
Le 3 juin, dans la presse régionale, le président avait promis de « prendre des décisions d’urgence dès juillet », le rapport devant être rendu le 28 juin prochain. Certains syndicalistes dénoncent un stratagème pour repousser les décisions après les législatives des 12 et 19 juin prochains.
Sur France Bleu mardi 7 juin, Élisabeth Borne a assuré que « l’objectif n’est pas de refaire un énième audit sur la situation de l’hôpital », mais bien de trouver « des réponses rapides, dès cet été » et « un travail de fond, territoire par territoire, pour mobiliser au mieux les soignants et permettre à chacun d’avoir un référent de santé ».
Si des consultations ont lieu depuis la semaine dernière entre Brigitte Bourguignon et les syndicats, certaines idées mises sur la table inquiètent. C’est notamment le cas de l'obligation d'appeler le 15 pour filtrer l'accès aux urgences, mise en œuvre à Cherbourg ou à Bordeaux. Un scénario « injouable » pour le Dr Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui prédit une explosion des appels vers des Samu « déjà débordés ». Avec un risque de perte de chance pour les patients.
Un Smur sans médecins ?
L'option a toutefois des défenseurs dans la majorité, à l'instar du député de Charente Thomas Mesnier, lui aussi urgentiste, qui a jugé nécessaire dans le Journal du dimanche du 5 juin de « se remettre en mode gestion de crise pour passer le cap de l'été », quitte à « recentrer » ces services « sur leur vrai métier, les urgences vitales ».
Désireux de « secouer les tabous », l'élu plaide même pour des « Smur sans docteurs », avec seulement des infirmiers dans l'ambulance pour pallier l'absence de praticiens par endroits, et suggère de transformer en « antennes de jour » les services d'urgence que « nous ne parvenons plus à maintenir ouverts » en permanence.
De son côté, le chef de file des sénateurs, Bruno Retailleau, Les Républicains (LR), plaide pour une année d’études supplémentaire dans « un désert médical » pour les futurs médecins généralistes, afin de « désengorger » les urgences.
(Avec AFP)
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes